Je ne veux plus aider les autres. Je ne veux plus être à l'écoute. Je ne veux plus être disponible. Je ne veux plus être la confidente. Je ne veux plus éponger les craintes, les tristesses et les colères. Je ne veux plus de cette identité derrière laquelle je me cache.

Parce que c'est valorisant. Tu vois, être celle à qui l'on se confie. Celle à qui l'on demande conseil. C'est valorisant.

« Le souffre-douleur cherche à être valorisé. »
Le jour où j'ai entendu mon psy prononcer cette phrase, j'ai compris. J'ai compris que cette recherche de valorisation me permettait de rester à ma place. De ne pas faire de vagues. De ne pas dire non. De rester au service des autres. Si mon comportement est renforcé positivement, je n'ai pas de raison de le modifier. C'est la friandise que tu donnes à ton chien pour l'empêcher de fuir.

Parce que tel est mon rôle. Tel est le rôle que j'ai pris. Que l'on m'a donné. Et dans lequel je me suis engouffrée. Si je n'aide pas les autres. Si je ne suis pas là pour elleux. Alors je ne sers à rien. C'est ma mission. De me taire. D'être forte. De ne pas dire non.
Si je dis non, on arrête de m'aimer. On me rejette. On rend marginale. Si je dis non, je n'ai plus de raison d'exister. Parce que seule, sans le regard de l'autre, je n'existe pas.

Ma vie est en train de basculer. Quand tu en arrives à ne pas savoir retenir tes larmes au bureau, c'est qu'il n'y a plus de retour possible.
Appelle-ça burn out. Épuisement professionnel. Ce que tu veux. Il me faudra de toute façon au moins ça pour me réveiller. Pour comprendre que je ne veux pas être cette Zizanie que tout le monde adore.

You can't fire me because I quit.