Je ne signerai pas la mise à mort de ma relation avec Jolene. C'est trop con. Au pire, elle arrivera d'elle-même. Elle se débrouille toujours quand il le faut. Je ne vais pas lui faciliter la tâche.

Moi grande fille, moi pas peur.

Même quand il a fallu supprimer tous les SMS d'un téléphone sur lequel il pouvait m'appeler en illimité. Et que je n'ai pas pu m'empêcher de les relire. Un à un.
C'est terminé. Heure du décès : trois heures trente-quatre.
J'ai pris ma décision. Je vais refiler le téléphone et la puce à mon frère. Qui en a besoin. Je me demande pourquoi je l'ai gardé jusque-là. Comme quoi. Je le savais. J'étais pas totalement libérée.
A chaque message, j'avais la sensation de recevoir une ponction lombaire. C'était violent et douloureux. Mais c'était pour mon bien.

Jolene ou pas. Il appartient au passé. Ça me fera de jolis souvenirs à raconter à mes petits-neveux et nièces. Oui parce que je compte sur mon frère pour avoir une descendance (plus très descendante) à qui raconter mes trépidantes aventures. Il me doit bien ça, après tout, je lui donne quand même mon portable.

Je l'ai fait pour lui. Je peux le faire pour elle. Si elle le veut bien. Tenir la distance.
Les deux.