Nouvel article en direct de ma deuxième semaine de survie dans le Grand Nord Hostile. Je suis vivante, et je capte le wifi de mes voisins. Non, pas parce que. Le lien de cause à effet est tout relatif. Enfin, je capterais bien mieux avec une carte wifi un peu plus fonctionnelle. Cette foutue bécane, celle d'ex-Coloc' donc, n'a pas été reformatée depuis une éternité. Et je n'ai pas de quoi. La lenteur de la connexion (et pas que) n'arrange rien.

Je suis vivante, disais-je. Et même plus que ça. Une formation qui me plait. Durant laquelle je vais me prendre de grosses claques dans la gueule. Et ça a déjà commencé. Mais je le sais, je le sens, c'est exactement ce qu'il me faut. En ce moment, en tout cas. Parce que je me connais suffisamment pour ne pas vendre la peau du diplôme avant de l'avoir passé. Évidemment, je flippe. J'allais pas soudainement me libérer de toutes mes névroses. Mais je me sens bien. Ici, loin. Pas tant que ça, mais au moins ça. Je vais être formée, me former, changer. Je vais être confrontée au terrain. Très vite, d'ailleurs. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin. Parce que. J'ai besoin d'expérimenter les concepts. Autrement, je me lasse.

Et puis, parce qu'il faut bien le dire, tout se passe pour le mieux avec ma nouvelle colocataire. Qui n'a toujours pas de nom de code, d'ailleurs. Je ne la connais pas suffisamment pour. Je découvre chaque jour de nouveaux traits de caractère, qui ne me plaisent pas forcément, mais dans l'ensemble, il y a une belle osmose.

Je n'aborderai pas tout de suite les sujets qui fâchent. J'ai envie de conserver cette euphorie quelques temps encore. Au moins jusqu'à demain. Module "expression de soi". Ah ben non, je ne peux pas y aller, je suis déjà morte. De peur. Youhou, l'intervenant ! Qui que tu sois, t'as pas intérêt à me forcer à faire de l'impro si tu tiens à ton intégrité physique. Cela dit, c'est vraie que si mon angoisse se transforme en tétanie, comme c'est habituellement le cas, tu ne risques pas grand chose.
Dormir. Essayer.