Se réveiller au milieu de la journée. Avoir besoin de parler. Appeler Iochanaan. Tomber sur son répondeur. C'était une mauvaise idée. Le ranger dans la boîte à. Se visser le casque sur les oreilles et les yeux à l'écran. Ne plus les entendre, ne plus les voir.
Parler m'ennuie. Alors j'écris. Pour m'occuper. Pour oublier de penser.

Sortir. Boire un verre. Un deuxième. Arrêter de compter.
S'en faire offrir un énième.
"T'as l'air triste."
Et défoncé.
Insister pour que Schtroumpf grognon y aille. Parce qu'il a mieux à faire.

Refuser de faire un bilan. Il y aurait trop à dire. Il vaut mieux enfouir. Aucune attente pour l'année qui arrive. Celle qui est en train de se terminer m'a suffisamment amochée comme ça. Même si j'ai changé de ville et de vie, pas sûre que la nouvelle me convienne mieux.
Je suis fatiguée de.

Ne rien faire. Passer des semaines sans sortir. Sans boire. Sans faire de connerie.
Je finirai par craquer. Je me connais. Ça fait un bout de temps que je me pratique.
Je n'y tiens pas. Il serait temps que j'avance. Que je continue à avancer, en fait.

Tu craqueras quand tu auras ton diplôme. T'as même pas trois pauvres années à tenir. Tu peux au moins faire ça. Hein. Tu peux faire un effort. Tu en es capable. Ça les fera taire un moment. Tu pourras rebondir ensuite. Tu pourras changer de cap. Dans trois ans, pas avant. Il faut que tu tiennes. Tu n'as pas le choix. Ne le contactes pas. Oublie-le. Recentre-toi. Tu sais ce que tu veux. Ou pas, d'ailleurs. Mets-toi des œillères.
Ta gueule, la p'tite voix. Ferme-la. Ferme-la.