Impression de me faire poursuivre par le temps. Tout va trop vite. Je n'ai pas le temps de me retourner. Pas le temps de comprendre. D'évaluer si c'est positif ou non, surtout.

Je flirte, je jongle, je joue avec le feu. Et je me brûle. Parce qu'après tout, c'est ce qui me va le mieux.
Plusieurs histoires en même temps. Plusieurs jeux de construction à l'équilibre précaire. Dans lesquels je me ferai un plaisir de mettre un coup de pied.

La vérité, c'est que ça ne m'amuse pas. Ces rôles m'ennuient.
Continue à contacter Iochanaan. Alors que.
Passe des week-ends chez le vieux pervers du réveillon.
Laisse trainer ma langue dans la bouche d'un collègue. Qui me raccompagnait chez moi.
Saute sur à peu près tout ce qui bouge. Y compris sur. Alors que je n'en ai pas envie.
Je ne me retrouve pas forcément où je voudrais être.

Et puis, tout compte fait, je n'ai pas envie d'être éduc'.
T'es payé une misère pour t'occuper de la misère des autres.
Et puis j'aime pas les gens.

Ça commence à faire un bout de temps que je vis avec un masque neutre à la place du visage. Je n'ai plus envie de sourire. Plus envie d'interagir. Plus envie de pleurer.
Je ne ressens plus rien. Tout semble vide. Vidé. Les mots sont impuissants.
Alors je me fais mal. Pour me rappeler que je suis vivante. Je fonce dans des murs.

Je vais partir.
Ouvrir une communauté hippie autogestionnaire avec des chèvres, un potager et un vignoble. Et tout ça, sur une île. Pour moi toute seule. A moi toute seule, je suis bien une communauté. Pas sûre d'arriver à m'autogérer.
C'est décidé.

J'viens de l'incendie, et il coule encore dans mes veines
Comme si j'abritais un volcan, sa lave a brûlé tous mes rêves
Mon enfance, jetée dans les flammes, calcinée, en cendres
J'respire la poussière, j'ai mal, mon cœur est en sang
J'viens de l'incendie, regarde les brûlures de mon âme
Marquée au fer rouge, comment faire ? Ma mémoire me condamne
Des douleurs intérieures, lancinantes, impérissables
Me bouffent, jours et nuits, comment soigner l'inguérissable ?