Retour au calme. On leur met un film et on en profite avec eux. Sa main qui glisse vers la mienne, discrètement. Et puis au moment de partir, sur le pas de la porte.
"On se voit après la manif', lundi ?"
Non. Pas lundi.

Et puisque Bambi était repartie voir ses vaches, j'avais déjà organisé ma journée avec mes diables bleus.
Oh et puis merde. Accompagne-moi chez l'ami suédois dépenser ma gratification. En ce jour de grève.
Voilà comment j'ai occupé cette foutue journée. A monter des meubles qui tenaient pas debout, même qu'il a fallu rajouter des équerres. Ils ont fait plus solide. Résultat : J'ai de la place pour ranger toutes mes chaussures et une liaison avec un collègue. Qui est resté dormir. Et avec qui je suis arrivée à la réunion du lendemain. Bordel.
Se méfier des gnomes. Surtout. Ils ont des radars pour ce genre de choses. On a déjà droit à des insinuations quand on va fumer notre clope ensemble. C'est pas gagné.

Et puisque Bambi prolongeait son séjour, il m'a raccompagné le soir. Et il est resté. Je ne m'y suis pas opposée. Je n'en avais pas envie. Je regrette. Un peu.
Bientôt, je vivrai mes dernières heures de stage. Il m'oubliera bien assez vite.
Je ne suis pas prête à me laisser porter. Tarabas est tout près et les larmes brûlent encore sous mes paupières.

J'hésite. A reprendre contact.
Je crains qu'il me décroche de mes objectifs. Je crains de tout plaquer sur un coup de tête. Je crains de ne plus être assez en vie pour me lever tous les matins. Quelque soit l'issue.
Il n'y a jamais de juste milieu.