Besoin d'air. J'étouffe. Une virée entre filles qui tombe à point nommé. Entre Fridaddicts. On traverse la frontière. Ça drache. Tant pis, rien n'arrivera à gâcher cette journée. On se faufile entre les gouttes jusqu'au Palais des Beaux-Arts. Revenez à dix-sept heures, c'est complet. On dégote un petit resto et on y passe presque trois heures. A manger. Un peu. A parler. Beaucoup. A se réchauffer. Aussi. On marche. On se balade. On montre le pisseur à celles qui ne l'avaient jamais vu. Heureusement qu'on les avait prévenues. Il est minuscule et sans intérêt. Elles sont déçues. Tu m'étonnes. On entre dans toutes les boutiques qu'on trouve. J'achète des boites d'allumettes minuscules. De la taille d'un morceau de sucre. On passe par l'Office du Tourisme. Et on s'amuse comme des petites folles pendant une demi-heure à appuyer sur tous les boutons. C'est de loin le plus ludique de ceux que j'ai visité. On mange une gaufre, puisqu'elles y tiennent. J'allume ma clope avec ma minuscule allumette. On retourne voir Frida.

On n'a pas compris la sélection des tableaux. Surtout qu'il y en avait peu. Et puis ils n'étaient pas du tout à leur avantage. On s'est demandées quel muséographe était capable de concevoir une expo pareille. Les œuvres n'étaient absolument pas mises en valeur, dans leurs énormes cadres dorés. L'éclairage était catastrophique. C'était glauque. Et surtout, impossible de voir le tableau de face, il fallait se placer sur le côté pour en apprécier tous les détails. Je ne parlerai même pas de l'agencement. Les cadres étaient fixés sur d'immenses supports blancs placés n'importe comment dans la salle.
Bref, j'ai pris ce qu'il y avait à prendre. Du Frida Kahlo plein les mirettes. Ça suffit à mon bonheur.