Bon, soyons sérieux. L'astrologie, j'y crois pas une seconde. Mais qu'est-ce que j'aimerais. Je serais peut-être heureuse. Je sais bien qu'un portrait est fait pour correspondre à une majorité de personnes. Surtout s'il se contredit. Si l'on n'a plus le droit d'arrêter de réfléchir. L'astrologie, c'est ma soupape de sécurité. C'est mon sujet futile favori quand je sens que je suis au bord du craquage nerveux. Autant te dire qu'en ce moment, la tension musculaire est à son apogée. Des trapèzes en bois. Appelez-moi Pinocchio. Lui, encore. Ce genre de signe ne trompe pas. Je me maintiens comme je peux. Sa mort a été si inattendue. J'avais jamais envisagé qu'il pouvait être mortel. Et je ne me doutais pas qu'il était aussi malade. Je suis encore sous le choc. C'est brutal. Je n'arrive pas à réaliser. Fais chier, bordel. Et vlan. Dès les premières mesures de La Makhnovtchina, c'est la crue. Ça ne débordera pas bien longtemps. Je n'assume pas mes pleurnicheries. Il faut que je sois forte. Je n'ai pas le droit de pleurer. Je n'ai pas le droit de montrer que ça m'affecte. Je n'ai pas le droit d'avoir des émotions. Je passe la journée à faire semblant de rien. Alors que je suis terrassée. Que tous les matins, j'ai des bouffées de panique. Je suis déstabilisée. J'ai perdu un pilier. Et je ne serai même pas conviée à lui dire au revoir. C'est peut-être égoïste mais j'en ai besoin. J'ai besoin de me dire qu'il n'est définitivement plus là. Ça ira. Je vais survivre. Je comprends qu'ils ne veuillent pas voir rappliquer tout un tas de gens dans un moment aussi intime. Mais merde. Moi aussi, j'ai perdu mon père.