Dire que je vis une relation idyllique est un abus de langage. Elle me va très bien comme ça. Seulement, je suis désemparée face à la détresse. D'autant plus quand il s'agit de sa détresse.
Ses larmes, elles coulent rarement. Son père est gravement malade. Ayant eu un aperçu de leur relation, aussi compliquée soit-elle, je ne peux qu'imaginer ce que ce qu'il vit.
Aujourd'hui, c'est un petit garçon que j'avais dans mes bras. C'est un petit garçon que j'ai accompagné à l'hôpital, alors que je n'y vais même pas quand il s'agit de la mienne, de famille.

Sa détresse, c'est mon talon d'Achille. Elle est insupportable. Et je me sens impuissante. J'aimerais bien qu'ils ne tardent pas trop à arriver, mes pouvoirs de maitre du monde. J'ai juste envie de le voir sourire. Je refuse qu'il soit malheureux. Il n'a pas le droit. Je n'ai aucun instinct maternel. Je ne sais jamais comment réagir face aux pleurs d'un gamin. Je ne sais pas quoi dire. Alors je ne dis rien. Parce que je n'ai rien envie qu'on me dise, quand moi, je vais mal. J'ai juste besoin qu'on me tienne la main. Et c'est tout ce que je peux faire.

J'pensais même que souffrir, ça pouvait pas t'arriver.