Et un deuxième article pour la route. Pour tenter d'endiguer la crue. La fatigue et.

Au vu de l'inégale importance que j'accorde à chacun d'entre eux, plus que dans les histoires d'amour, les déceptions en amitié me terrassent. Je devais m'en douter. Ce sont des filles. C'est tordu, une fille. Je me retrouve vingt ans en arrière, dans la cour de récré. A préférer aller me battre avec les garçons. Tu te demandes pourquoi. Il ne leur serait jamais venu à l'esprit de faire des choses pareilles. Les filles, elles t'excluent sournoisement du groupe. Tu sens qu'il y a un truc qui cloche, mais elles ne te disent rien. Elles continuent à vivre leur vie, et même à te répondre, en oubliant de t'appeler pour les sorties, les rendez-vous. Elles limitent leurs interactions avec toi. Tu te demandes où est passée cette foutue complicité qui vous a fait passé les plus belles soirées de l'année. Elles ont encore des regards, des fous rires entre elles, des conversations privées. Et toi, tu sais pas trop ce qu'il se passe. Ça peut durer longtemps, comme ça. Des jours, des semaines. L'une d'entre elles se sent mal et finit par t'appeler. Et là, tu découvres. Tout ce qu'elles te reprochent. Wow. J'étais même pas au courant que j'étais en tort. D'ailleurs, je ne l'étais pas. Juste un putain de quiproquo. Mais dans tous les cas, c'est si compliqué de dire les choses ? Même si t'as de la rancœur, même si t'es énervé. Justement si. Comment tu veux que je m'explique, si je sais même pas qu'il y a un problème ? La condamnation sans procès. Ben ouais, y'a mon moi justicier qui fait encore des siennes, j'y peux rien. Voilà. Je le savais que devenir amie avec des nanas, c'était pas l'idée du siècle. En même temps, dans une promo de futurs travailleurs sociaux, t'as pas énormément le choix, en fait. Bam. Tu te demandes ce qu'il te tombe sur la tête. Et ça remet tellement de choses en cause. Toi. Ton implication. Tes relations. Tes claques. Tes fêlures. Ton passé. Sachant qu'elles étaient devenues la seule raison pour laquelle je me raccrochais encore à ma formation, alors que j'étais à pas grand chose de recommencer à me mettre en échec. Je savais qu'au moins, malgré le stress et la pression, elles m'aideraient à sourire. J'ai perdu mon filet. Au prochain coup de panique, au revoir formation. Bonjour néant. Ne passez pas par la case départ, ne touchez pas vingt mille francs.