Un week-end dans son monde. Sa ville. Ses amis. Sa famille. Son soleil. Sa plage. Ses soirées. Un chien dans un jeu de quille. A moitié moi. Me retrouver au petit matin avec un Chaton qui tire la tronche parce que je me suis faite draguer par ses potes, dans la soirée. Que j'ai eu l'audace de sourire, surtout. Parce que ses potes, il les connait. Ils ne peuvent pas s'en empêcher. Évidemment, c'est de ma faute. J'aurais du m'habiller comme un sac et oublier de me laver les cheveux. Des crises parce qu'il conduisait le bolide hors de prix de son père avec quatre grammes dans chaque bras. Pas moyen, les vingt kilomètres, je les ferai à pied. Et finalement, un départ difficile. Parce que, quand même. Je n'imaginais pas que la distance deviendrait un jour un problème. Loin de lui, j'ai l'impression d'être en veille.

On communique de moins en moins. La relation s'étiole. Se détériore. Lentement. Sournoisement. Je n'ose pas me l'avouer, mais c'est limite si je lui en veux un peu d'en profiter. Là-bas. Chez lui. Loin de moi. Évidemment, je ne lui fais pas sentir. J'aurais trop honte d'être assimilée à celles qui. N'empêche, ça joue. Et puis. Il rentre. Alors que je viens de partir à Bucarest. Deux semaines déjà que l'on ne s'est pas vus. Une de plus. Il me soutient que je suis partie par vengeance. Sauf que. Non. Si j'avais pu éviter, je m'en serais passée. De ce projet dans une ville où j'ai failli mourir tous les trois mètres. Renversée par une Dacia avec l'avant d'une 206. Ou dévorée par un chien errant. Je vous ai déjà dit que j'avais une peur bleue des chiens dont je ne connaissais pas le propriétaire ? Ouais, non. Bucarest est loin d'être la meilleure expérience de voyage. Je n'ai vraiment pas aimé cette ville. A l'architecture étrange et glauque. Où les bâtiments délabrés de l'époque communiste côtoient de beaux immeubles neufs et brillants, pleins de pubs animées. Alors son histoire de vengeance. Il vire à la paranoïa. Et ça n'arrange rien. Quand je rentre, tout s'accélère. Il me reproche de ne pas vouloir le voir. Et effectivement, je finis par le fuir. On se parle seulement quand je suis défoncée. Parce que j'ai recommencé à me mettre la tête à l'envers. Et que je n'arrive à lui parler qu'après avoir tapé et picolé. Et puis un jour. Je décide d'arrêter de lui donner des nouvelles.

Depuis. C'est l'enfer.