Six mois qu'il ne me parlait plus. Six mois que j'avais accepté de ne plus passer des heures à se raconter nos malheurs. Pour des broutilles. Peu importe.
« Nos conversations me manquent. »
Pour ne pas dire que tu me.
Il me fait un résumé de sa vie. Je lui fais un résumé de la mienne. Ça a duré toute la nuit. Et ça a recommencé la nuit suivante. Et encore la nuit suivante. Il fallait au moins ça. On se croyait dans une telenovela. Tellement notre vie, c'est n'importe quoi.
Il continue à jouer les sauveurs du monde. Et donc à se chercher des gamines paumées, en détresse. Évidemment que ça foire, bordel. Des claques. Je continue à me trouver des névrosés instables, qui rentrent dans mon jeu. Évidemment que je me prends des murs.
Et forcément, ça dérape. Parce que ça dérape toujours. Et c'est très bien comme ça. Je crois bien que c'est le seul mec avec lequel j'ai réussi à créer une relation intense et pas pour autant prise de tête. Parce qu'on n'est pas en couple et qu'on ne veut pas l'être. Parce que j'accepte de lui raconter des morceaux de moi. Parce qu'il me rappelle à l'ordre, quand je déconne. Et je déconne souvent. Parce qu'il dit toujours ce qu'il pense, quitte à me déstabiliser. Parce qu'il m'a offert mes meilleurs fous rires. Parce qu'il m'émoustille. Parce que c'est un bon coup, pour ne rien gâcher. Et parce que je suis bien dans ses bras. Je pourrais passer des heures à me faire câliner. Appelle ça comme tu veux. Sexfriend ou ami hors pair. On s'en fout.
Je suis juste heureuse de l'avoir retrouvée. Je suis juste heureuse qu'il soit là. Soulagée.