« Regarde la vérité en face, vous avez peu de points communs. »
C'est pas vrai.
« Alors vas-y, je t'écoute. »
Ben. Euh. On est très complice.
« Ouais, admettons. »
Et on s'éclate au pieu.
« Un plan cul, ça fait très bien l'affaire pour ça. C'est tout ? »
C'est important, je trouve. Et puis, on se ressemble beaucoup.
« Ah bon ? »
Au début, en tout cas. On avait les mêmes besoins. Les mêmes envies. Les mêmes projets.
« Vous mettre la tête à l'envers, oui je sais, tu m'as dit. Mais on ne construit pas une relation sur un trait de coke. »
Il n'y avait pas que ça.
« Il est tout ce que tu détestes, Zizanie. Il est possessif. Egoïste. Paumé. Pantouflard. Lâche. Il joue les victimes. Il se cherche des excuses. Pour ce qui est des projets, tu plaisantes, j'espère. Il veut sa maison. Sa femme. Son chien. Son poisson rouge. Ses gamins. Sa petite vie tranquille à Flamencoland. Je suis désolé, je n'avais pas compris que c'était aussi ce que tu voulais. »
Il n'était pas comme ça. Avant.
« Oui, je sais, avant il jouait au tennis. Il a failli passer pro. Tu me l'as dit. Et avant, il voyageait tout le temps. Tu parles. Ses études aux États-Unis payées par papa, c'est vachement rock. Pour faire un boulot qu'il n'aime pas mais qu'il fait quand même. Parce que c'est bien payé. Et que ça lui donne une bonne raison de se plaindre. »
La famille, c'est important pour lui. Il veut faire plaisir à son père.
« Arrête de te voiler la face. De toute façon, un mec qui te reproche de lui avoir fait perdre son temps, ça manque franchement de classe. »
Oui, mais j'ai pas été très classe non plus.
« Parce que tu as voulu changer pour lui. Tu pensais pouvoir devenir la parfaite petite femme, fidèle et attentionnée, qu'il attend. Mais ça te rend malheureuse. »
Non, c'est pas vrai...
« Regarde-toi, tu es éteinte depuis qu'il est revenu. Tu ne souris presque plus. Tu ne t'amuses plus. Il n'y en a que pour lui. Chaton par ci, Chaton par là. Il est au centre de ta vie, comme il le voulait. Tu n'as jamais été comme ça. Retrouve-toi, s'il te plait. »