Le téléphone a fini par sonner. Il l'a fait sonné. Le sang cogne à tes tempes. T'as chaud, t'as froid, tu ne sais pas bien.
« Appelle-moi. J'ai besoin de te parler avant de faire quelque chose. »
Alors tu l'appelles. Il va bien. Pas si mal. Il a la voix claire. Il te demande comment tu vas. On s'en fout, c'est pas la question. De quoi tu voulais me parler ? Il hésite. Et il te demande t'es sûre de ce que tu veux. Si t'es sûre de ne pas le vouloir, lui. Oui, je suis sûre de ce que je veux. Je suis sûre de te vouloir, toi. Je suis sûre de vouloir en profiter. Sans prise de tête, sans projet. Je suis sûre de vouloir passer de bons moments. Ce que tu lui réponds. Rien a changé, Chaton. Je n'ai pas envie de m'engager.
« D'accord. Appelle-moi si t'as besoin de quelque chose. »
Évidemment que j'ai besoin de quelque chose. Ce que tu lui réponds. Tu sais très bien que je ne t'appellerai pas.

Il essaye. Encore et encore. D'obtenir ce qu'il veut. Il veut que je lui appartienne. Il veut que je rentre dans son plan de vie. Sauf que. Non. On s'était dit qu'on arrêtait. Merde. On s'était dit qu'on coupait les ponts. C'est toi qui l'as voulu. Il y a dix jours de ça. J'ai eu droit au « je t'aime mais je te quitte ». J'ai entendu « je te quitte ». J'en ai pris mon parti. J'ai fait en sorte de passer à autre chose.
A coup de. Deux plus deux barres de bonbons qui font sourire dormir avec un grand verre de vodka.