« Mon père et sa femme sont à Paris. »
Ce qui signifie. T'auras à subir un diner en famille, si tu veux vraiment me voir.
Cap.
Et puis, son père m'aime bien. Parce que je dis ce que je pense, au moment où je le pense. Ce qui fait qu'à chaque fois que j'ouvre la bouche, Chaton retient sa respiration. Principalement quand on parle foot. Je vais te faire une confidence, lecteur. Officiellement, je n'aime pas le foot. C'est important de le préciser, je tiens à maintenir ma réputation. Sauf qu'en réalité, je suis tout ce qu'il y a de plus pro-Barça. Option anti-madridista inclue. Je ne l'écris pas trop fort, faudrait voir à l'oublier. Bref, tu l'auras compris, son père et moi ne sommes pas en phase. Heureusement que j'arrive à tempérer avec Flamencoland Club. Comme tout espagnol de base, il supporte d'abord l'équipe de sa ville. Ça  tombe bien, je suis une inconditionnelle de l'entraineur. Chaton préserve son père. Toujours et avant tout. Je m'y suis faite. Ça ne m'empêchera pas d'entonner l'hymne du Barça après quelques verres bouteilles.
Fin de soirée. Beau-papa fait des allusions à l'occupation future de mon utérus par un bulbe d'être humain de son espèce. Je lui réponds qu'on n'est plus vraiment ensemble, son fils et moi. Oups. Trop tard, c'est dit. Il commence à l'engueuler. Je l'arrête. J'aime pas les enfants. J'en veux pas. Qu'il ne compte pas sur moi. Surréaliste. Sans doute pour que Chaton l'entende. Le comprenne. L'intègre. Sans doute pas de la meilleure façon. J'y peux rien, je ne sais pas me taire. Malaise. Euh. Je crois que je vais y aller. Fuite. Toujours. Chaton m'accompagne chercher mes affaires dans la chambre.
« Reste. »