Tu te réveilles le matin, et elle est là. A nouveau. La boule d'angoisse. Juste sous la poitrine. Ah non, ça va pas recommencer. Surtout que tes idées autodestructrices s'en mêlent. Tout arrêter. Une fois encore. Tout arrêter et dormir. Longtemps. Longtemps. Tout le temps. Ne plus me réveiller. La revoilà. Elle pointe le bout de son nez régulièrement, pour me rappeler que je suis en sursis. Que lorsque je suis bien, c'est un cadeau qu'elle me fait. Ça ne dure pas, ça ne dure jamais.
C'est épuisant. Devoir se battre pour se maintenir la tête à la surface. Ne pas replonger. Avec la sensation d'avoir un boulet attaché à la cheville, qui te tire vers le fond. Ce serait tellement plus simple. De me laisser couler. Lentement. Sans faire d'effort. La tentation est grande. De ne plus sortir de mon lit. Et de m'anesthésier à coup de bonbons qui font sourire dormir.
Il faut que je trouve la force quelque part. D'aller jusqu'au bout. Pour une fois. Enfin. Il faut que je trouve une bonne raison de lutter. C'est bien le problème. Je n'en ai pas. Je n'en trouve pas. Je ne sais pas comment faire pour en trouver. Je n'ai rien à quoi me raccrocher. Rien. Ni personne. C'est ça. De se foutre de tout et de tout le monde. En permanence. Rien n'a d'importance. Rien ne compte.