Et voilà. Ça recommence. Tu la sens monter. La vague de panique. Brutalement. Des larmes perlent au coin de tes yeux. Mais tu arrives à les contenir. Jusqu'à ce qu'un détail te contrarie. Et tout déferle. Tu te retrouves prostrée et sanglotante, à arracher violemment la peau de tes bras. La brulure t'apaise. Cette fois, tu sais où tu as mal. Tu vois les marques rouges et boursoufflées, les lambeaux de peau. Ta respiration se calme. Tu reprends possession de ton corps. Mais dès que tu te relèves, ça recommence. Tu essayes de la dévier, cette fichue pulsion. Tu balances tout ce qui est à portée de main. Mais ça ne suffit pas. C'est toi qu'il te faut attaquer. C'est toi la coupable. C'est toi qui dois payer. Une fois que tu en as eu pour ton compte, seulement alors tu peux envisager de trouver une solution. Et tu te rappelles que t'as un blog. Qu'il est aussi là pour ça.
Ça faisait bien deux mois et demi que t'avais réussi à te contrôler. Cette fois, même s'il y avait ton frère et un de tes potes chez toi. C'était maintenant et tout de suite. De toute façon, ça s'est passé dans l'indifférence la plus totale. Je veux bien qu'ils ne sachent pas comment réagir. Mais quelqu'un qui se met d'un coup dans cet état, tu vas quand même voir ce qu'il se passe. Après tout, je ne suis qu'une. Drama queen. A leurs yeux. Et c'est très bien comme ça.