Tant que j'y suis, je peux bien faire un point sur ce qu'il s'est passé depuis. Cette éternité bloguesque. En réalité, ça va être rapide. J'ai été diplômée. Double-diplômée pour être précise. C'était pas trop tôt. A vingt-six balais. De réussir à terminer quelque chose. C'est une vraie victoire sur moi-même. Parce que c'était loin d'être gagné. Rendre mes dossiers et mon mémoire à temps. Me présenter aux soutenances. Aller affronter les résultats en face. Ouais. Parce que je crois que je ne me suis jamais retrouvée à chercher mon nom sur une liste. J'ai toujours trouvé quelqu'un pour le faire à ma place. Et puis j'ai été acceptée dans le master que je voulais. Oui, parce que vu mon parcours chaotique, c'était loin d'être dans la poche. Après avoir voulu faire de l'immunologie, été acceptée dans une école d'arts appliqués (dont l'entrée était conditionnée par l'obtention du bac), être restée planquée dans mon lycée merveilleux, tout arrêté pendant un an, passé une équivalence du bac, en ayant en tête de me diriger vers le journalisme, commencé un cursus en Histoire de l'art, envisagé de faire de la restauration d'art, tout arrêté de nouveau, passé un concours sur un coup de tête, obtenu finalement un diplôme d'éduc' et une licence en sciences de l'éducation, je me retrouve en socio, pour me diriger vers la santé publique. Il manquait plus que ça. Vous avez dit instable ? Bref, j'en suis là. Premier volet clos.

Deuxième volet et non des moindres. Chaton. Ben on va faire tout aussi rapide. Je ne suis plus avec sans n'avoir jamais rompu. Enfin, j'ai bien essayé de le faire. A plusieurs reprises, même. Mais il m'a toujours rattrapée. Et forcément, comme je suis une faible femme et que je n'ai aucune volonté, je cédais. Et il disparaissait de nouveau. Je ne sais pas à quoi il joue. Toujours est-il que j'ai décidé de ne plus revenir vers lui. Et puisqu'il est trop occupé à vivre sans moi. Je me retrouve en tête-à-tête avec ma bague de fiançailles. Que j'ai perdue puis retrouvée. Peu importe ce que l'on me dira. Je la garde et puis c'est tout. Comme je n'ai jamais quitté la gourmette que Tarabas m'avait offerte. Ces bijoux, ce sont les miens. C'est comme s'ils avaient toujours été là. Lorsque j'ai perdu ma bague, je me sentais déshabillée. De toute façon, personne d'autre que moi ne sera obligé de connaître leurs histoires. Tout ça pour dire que je me retrouve. Libre. Et je n'ai pas grand chose à faire de cette liberté. Je n'ai pas envie de séduire, ni de me laisser séduire. Encore moins de me faire sauter. Je fais croire que je suis passée à autre chose. Ben ouais, faut bien. Sauf que je suis effondrée. Paumée. Déstabilisée. Désabusée. Confiance en soi dans les chaussettes, en option. J'en arrive à descendre du bus quand un mec me dit gratuitement et sans lourdeur aucune « Vous être très belle, vous êtes vraiment magnifique ! ». Y'a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi. Je me camoufle dans des fringues amples et noires. Je n'arrête pas de prendre du poids. Pour cacher derrière toute cette graisse la nana séduisante que je pourrais être. Merci Docteur Freud pour m'avoir fait prendre conscience de ça. Même si je ne fais rien pour que ça change. Ça m'arrange bien. Je ne veux plus jamais me retrouver dans cet état. Je ne veux plus jamais laisser l'opportunité à qui que ce soit de me réduire en miettes. Puisque le prince charmant n'existe pas, je régnerai seule. Bovarysme, quand tu nous tiens.