T'es vivant ? Tu vas bien ?
Je ne comprends pas pourquoi je me préoccupe encore de ce qu'il peut t'arriver. Toujours est-il que c'est plus fort que moi. J'ai envie de savoir ce que tu deviens. J'ai envie de maintenir un lien. Aussi illusoire soit-il. En fait, j'ai surtout un sentiment d'inachevé. D'une histoire qui finit en queue de poisson. J'ai besoin de toi pour écrire l'épilogue de notre relation. J'ai bien essayé de le faire seule, et visiblement, c'est insuffisant.

Heureusement que j'ai un blog. Ça m'empêche de passer à l'acte. Et d'écraser un peu plus les miettes de mon ego. Heureusement que je manque de temps. Ça limite les pulsions irraisonnées. Sortir, sortir, encore sortir. Du pain et des jeux. Danser, boire, danser, boire. Le cycle perpétuel à la portée de l'homme. Passer devant les jeunes étudiants, fraîchement sortis du bac. Ceux qui consomment et consument leur présumée liberté toute neuve. Ceux que tu retrouves à vomir sur le trottoir. J'aurais pu dire ça c'était moi avant. Mais je rappelle que vomir, c'est tricher. Ne plus supporter les contacts. Subir malgré tout les mains d'une inconnue autour de ta taille. T'es sûre que t'aimes les filles ? Si je réponds que j'aime les gens, ça te va comme réponse ? J'aime tout le monde quand je suis bourrée. Quoiqu'en ce moment, je suis plus tout à faire sûre de les aimer, les gens. C'est que j'ai pas assez bu. Et puis. T'es jolie mais tu me saoules. L'alcool me suffit pour ça. S'enfuir sauver une copine en détresse, des paluches d'un gros lourd perché. Oui, c'est ma copine, et non, tu ne peux pas danser avec nous. Fais gaffe, je maîtrise mal mes élans de violence. « Pourquoi j'attire les boulets ? J'comprends pas ! », me hurle-t-elle à l'oreille. Tu souris, tu passes la main dans tes cheveux, et t'acceptes même de danser avec eux. Ça te suffit ou je continue ? Pourquoi tu crois qu'ils insistent pas, avec moi ? Parce que je me retranche dans mon igloo blindé. Pour me déverrouiller, il faut s'armer de patience et de courage. Mais c'est le seul moyen de faire le tri. Et un one-shot, bourrée, avec un-e parfait-e inconnu-e, mouais. C'est souvent médiocre. Et j'en ai pas envie. Quand tu vois ce qui est passé entre mes jambes depuis mes premières soirées adolescentes, je t'assure que je n'en garde pas un souvenir mémorable. Quelques IST tout au plus.

Bref, il m'a fallu un post pour éloigner cette brûlante envie. De mes doigts. Avant de me les mordre. Tant que je n'aurai pas gravé le mot fin en bas de la page, il est fort possible qu'elle réapparaisse. Sournoise qu'elle est. Et c'est visiblement pas prêt d'arriver. Putain, merde. Faut que je fasse sans. Putain, merde. J'y arrive pas. Putain de bordel de merde, je veux sortir de cette histoire !