On n'est pas totalement responsable de ce que l'on inspire aux autres. Mon image de femme libérée et pas si fragile. Qui parle ouvertement et sans tabous. Une nana qui parle de coupelle menstruelle, de sodomie et de bondage à table. Fait de moi un parfait plan cul. Mais impressionne trop pour le reste. Pour la garantie que je sois une épouse et une mère dévouée, tout ça. Et puis, ça fait flipper. Je voudrais pas que ma femme ait plus d'expérience que moi. Je pars du principe que le corps, ce n'est pas sale. Que le sexe, ce n'est rien de grave, c'est fun. Je te raconte la découverte de mon point G comme si je te donnais la recette du daal de lentilles corail. On m'a toujours foutu dans la tête que les règles, ça permettait d'évacuer l'impureté des femmes. Euh non, c'est juste ton corps qui se débarrasse de ce dont il n'a pas besoin pour cultiver un bulbe d'être humain. Y'a rien d'impur ou de sale là-dedans. Alors je vois pas pourquoi ça ne ferait un sujet de conversation aussi intéressant que le dernier Michel Gondry. C'est juste mon franc-parler habituel qui peut surprendre. Comme quand je te dis que j'aime pas les enfants. Il paraît que c'est le genre de choses qu'on tait en société. Quand je te disais que j'avais pas tous les codes. Et puis, c'est sûr, ça ne fait pas de moi une future mère dévouée. Ouais, définitivement, je ne me sens pas à ma place. Je suis incapable de m'adapter à une société que je ne comprends pas. C'est pas grave, c'est confortable un rocking-chair.