OK cocotte, c'est pas parce qu'un mec t'a fait douter sur ta capacité à te faire aimer, qu'il faut te mettre à flipper à chaque fois qu'on t'adresse la parole. Parce que t'as beau t'épingler ton plus beau sourire sur le visage, ça se voit. Il ne sait pas sur quel pied danser. Mouais. Ça lui fera pas de mal, d'être un peu malmené. Po-po-poker face. Je sais bien que c'est pas loyal, mais je compose comme je peux.

Après cette première soirée où je finis complètement. Murgée. Défoncée. Un peu des deux. D'accord, beaucoup des deux. Je me réveille dans un grand lit. Seule. Les rideaux sont fermés. Je ne sais absolument pas quelle heure il est, je ne trouve pas mon portable. Et je ne situe pas où je suis. Je m'assieds sur le lit. Peut-être dans sa chambre. Une douleur me vrille les tempes. J'ai la bouche sèche. Et l'estomac qui fait le grand huit. Une de mes jarretière s'est enroulée autour de ma cheville. Ah tiens, je suis encore habillée. J'ai du mal à ouvrir les yeux. Autant dire que j'ai dormi avec mes lentilles et encore maquillée. En somme, je dois ressembler à l'ensemble des membres de Kiss réunis, version lapins albinos. I was made for loving you, baby. Même pas peur, je décide de sortir de la pièce. Ouais bon, faut d'abord trouver la porte. Wow, elle est quand même vachement lumineuse, sa baraque. Je longe les murs. Les odeurs de cuisine me provoquent des hauts-le-cœur. La journée va être longue. Très longue. Je meurs. J'agonise. Je me sens terriblement vieille.

Il est quelle heure ?
« Quinze heures du matin. »
Merde. Mais pourquoi tu m'as pas réveillée ?
« Ça m'a permis de bosser ma soutenance. »
Ah oui, c'est vrai. Il a une vie, ce garçon. Et des échéances un peu plus importantes que mes questions existentielles. Ça ne l'empêche pas d'être hyper prévenant. Et quand on prend par les sentiments la princesse capricieuse qui sommeille en moi. Je deviens bien plus coopérante. Après une douche plus que nécessaire, je terminerai donc l'après-midi à larver sur son canapé. En pull et chaussettes. Plaid, café, paracétamol. Exactement ce dont j'avais besoin. Pour faire redescendre la pression.