J'aurais jamais cru pouvoir dire un jour. J'en ai assez de chercher à l'extérieur ce que je n'arrive pas à trouver à l'intérieur de moi. Je suis une droguée. Droguée aux sensations. Droguée à l'amour.
Ouais. En fait. Le sexe, je peux carrément m'en passer. Parce que ça apporte son lot d'emmerdes. De possessions, de jalousies et de crises existentielles. Si on considère que je n'ai plus envie de me faire troncher par le premier venu. Parce que c'est relativement médiocre, comme plaisir. Et que je n'y trouve plus mon compte. L'ai-je seulement trouvé un jour ? Peut-être. En tout cas, il a bien fallu que je passe par la surconsommation pour devenir presque vegan à ambition décroissante. J'ai appris de mes expériences. Et jamais je ne regretterai mes excès. Mais aujourd'hui, je n'ai plus envie de ça. D'une partie de jambes en l'air entre deux portes avec un parfait inconnu. Ça ne me rend pas heureuse. Pour ce qui est des un peu moins inconnus. Donc si l'on met de côté la baise pour la baise. Ouais parce que si l'on pourrait trouver un compromis entre un parfait inconnu et le mec qui partage ta vie, ton lit, ton temps, ta tête. Et quand je dis partage, je pèse mes mots. Partager, c'est en donner une partie. C'est être dépossédée d'une partie de. Il y a la relation qui tiendrait de l'idéal. Une amitié sexualisée. Ou quelque chose dans le genre. Sauf que. Ce genre de truc, ça fait aussi pas mal de dégâts. Et on s'en tient rarement là. Je n'ai rien contre le sexe en lui-même. J'ai un problème avec tout ce que l'on peut projeter dessus. Je te baise donc tu m'appartiens. Tu es ma chose. J'ai le droit de ramener ma fraise dans les décisions qui t'incombent. Non. Je dis non. Ce n'est pas parce qu'on est en. Couple. Ça y est, v'là qu'elle a de nouveau du mal à le dire, ce mot. Non, c'est pas le mot, c'est ce qu'il représente. Justement. Des chaînes. Alors que finalement, être en couple ne me pose pas de problème en soi. Tout comme baiser. Mais ce n'est pas parce qu'on est en couple. Que j'ai le droit de te dicter ce que tu dois faire. Ou même t'influencer dans tes choix. Que tu dois me consulter quand tu as une envie / une opportunité / un besoin / un rêve. Ce n'est pas parce que je suis là que toute ta vie doit s'organiser autour de moi. Ce n'est pas parce que je t'aime que tu es à moi. C'est parce que je t'aime que j'ai envie de te voir libre. C'est parce que je t'aime toi. Et parce que j'aime les autres aussi. Les gens autour de moi. Je ne peux pas te promettre l'exclusivité de mes sentiments. Quelques soient leurs formes et leurs mutations, ils ont cette capacité de se reproduire à l'infini. Je me suis embarquée dans un soliloque que je ne maîtrise plus. Et c'est tout aussi bien. Je suis un être en dispersion. Comme si des particules de celui-ci cherchaient ailleurs ce qu'elles ne trouvaient pas en elles. Une soif inextinguible. Un puits sans fond. Que j'essaye de remplir à coups de. Corps. Chauds et enveloppants. De quêtes de reconnaissance, de tendresse, d'affection. D'amour. Je ne m'aime pas. Je ne suis pas heureuse. Et j'espère que d'autres pourront le faire à ma place. Sauf que. Ça ne marche pas comme ça.
Conclusion : Tant que je ne serai pas en paix avec moi-même. Tant que l'envie d'être heureuse sera plus forte que celle de me détruire. Je m'abstiens. De sexe. De relations exclusives. Pas d'amour. Oh, ça non. J'ai besoin d'aimer. J'ai envie de m'aimer. Haha, ça tranche avec le dernier post. Ou comment passer d'une énième résolution de redevenir garce à une énième résolution de me faire nonne. C'est-à-dire que je n'ai que faire de l'amour de. L'autre, là. Non pas François H. Pas le Père Noël non plus. Dieu qu'on l'appelle. Et je fais pas ça par dévotion quelconque. Juste parce que je n'ai plus envie de baiser dans ces conditions. Le plaisir que ça m'apporte ne pèse pas suffisamment du bon côté de la balance bénéfice-risque. Voilà. C'est dit. Je n'ai plus envie de baiser. Et. Je n'ai plus envie de me perdre dans une relation, qui de toute façon sera destructrice car insatisfaisante. Parce que sa réalité ne pourra jamais répondre à mes attentes. Parce que j'attends des autres ce que je crains de ne pouvoir attendre de moi.