Il faut que je te parle de Tarabas. Non, je ne me suis pas re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-re-remise avec, tout va bien. Justement, j'avais envie de te raconter comment on avait réussi à transformer l'essai.
On n'aura jamais une relation amicale traditionnelle, c'est un fait. On n'arrêtera jamais d'éprouver de forts sentiments l'un pour l'autre, c'est un autre fait. Alors on a décidé de composer avec tout ce joyeux bordel qu'est notre passé. On partage encore énormément de choses. Il feint l'amoureux éconduit, j'endosse le rôle d'une bourrelle indifférente. Il me flatte, je souris. On continue à jouer, sans se sauter dessus. Et finalement, ça donne quelque chose de plutôt sympa. On s'appelle, on s'envoie de la musique, on va voir des concerts. On garde une certaine proximité physique, aussi. Parce qu'il m'est impossible de rester près de lui sans le toucher, sans le sentir. Je l'aime sincèrement et profondément. C'est l'un de mes plus solides repères.

Il a eu beaucoup de mal à encaisser notre rupture. On en a parlé. Déjà, l'affaire John Lemon avait été rude, pour lui. Flirter sous son nez avec un ami de ses parents. Et puis bam. Chaton. Pour qui je l'ai quitté du jour au lendemain. Je ne regrette jamais rien. Oh, je pourrais avoir deux trois trucs à regretter, bien sûr. Mais ça ne sert à rien, on ne peut pas y revenir. Je suis désolée de lui avoir causé tant de peine, mais si c'était à refaire, je crois que je n'hésiterais pas une seconde. De mon histoire avec Chaton, j'ai retenu que j'étais capable de m'engager. De m'investir. Et si je ne l'ai pas fait avec Tarabas depuis tout ce temps, c'est que ce n'était pas ce qu'on avait à vivre. Chaton m'a appris que je pouvais aimer une autre personne que Tarabas. Je veux dire aimer vraiment. Différemment mais au moins aussi intensément. Et ça, c'est une découverte précieuse.

En attendant, Tarabas et moi, on construit une nouvelle forme de relation. On se réinvente. Encore. Comme on n'a jamais cessé de le faire. Et ça, c'est cool.