Oui, oui, ce titre est bien un clin d’œil. Elle-tu reconnaîtra-s.


Un message inattendu sur Facebeurk.
« Hello Zizanie, quoi de neuf ? Je suis en stage à Paris, ça te dit de boire un verre un de ces quatre ? »
Ouais, carrément.

Et puis, quelques jours plus tard.
« Un collègue m'a invité à une soirée où il mixe, tu veux m'accompagner ? »

Je ne le connais pas plus que ça, en fait. A vrai dire, c'est plus un pote de pote. Ou un pote de groupe. On s'est croisés quelques fois. Jamais seuls. Mais je me suis fait la promesse de répondre positivement à toutes les propositions qui me font envie. Alors oui.

On parle. Beaucoup. C'est cool et bon enfant. J'aime bien sa vision du monde. Et puis on va danser. Il se rapproche, se glisse contre moi et finit par m'embrasser. Et là, je me dis. Arrête de tout contrôler Zizanie, laisse-toi faire. T'es libre, il est plaisant, ça peut te changer les idées. Et puis, c'est ça ou retomber dans les bras de Chaton, ou d'un quelconque autre ex. Ouais, faudra que je te raconte, j'suis dans une phase un peu étrange. Alors à choisir. Je l'embrasse à mon tour. Et là, il a un mouvement de recul.
« Désolé, j'ai une copine. »

Comme dirait Schtroumpf Grognon : Quoi la baise !?

Euh, OK. Admettons. Tu t'es laissé rattraper par tes hormones, l'ambiance moite et soul de la musique, et puis bim, l'éclair de lucidité. Tu t'es souvenu que tu avais juré fidélité. Mon ego n'a pas tellement aimé, mais j'apprécie ton honnêteté. J'aime autant que ça arrive maintenant. Pas tant que j'espérais que ça perdurerait au-delà d'une nuit. Juste je commence à avoir un beau panel d'histoires foireuses. Une nuit, c'est déjà une histoire.

Plus tard dans la soirée.
« J'suis désolé pour tout à l'heure. »
C'est rien.
« En fait, il avait raison [insère le prénom que tu penses être celui de notre ami commun], tu dégages une aura sexuelle. Tu es envoûtante. »
Je ris. Nerveusement.
Et tu ne peux pas te laisser envoûter.
« S'il devait se passer quelque chose entre nous, j'voudrais pas que tu t'imagines que c'est sérieux. »
Ah ben, c'est trop tard maintenant. J'viens d'appeler mon père, tu déjeunes avec lui dimanche pour lui demander ma main. T'as combien de chameaux à lui proposer ?
« Déconne pas, j'ai une copine. »
Tu me l'as déjà dit. Tu radotes, dis donc. Ce doit être l'âge.

Je rate le dernier métro, il me propose le canapé de sa coloc' éphémère. Pfff, tu parles. Il squatte le canapé avec moi. Alternance entre l'expression de nos envies crues et celle de nos petites voix intérieures menant à un repli immédiat. Ma langue se retrouve dans ta bouche, ma bouche se retrouve autour de ta langue. Et puis non. Non, on ne peut pas. T'as une copine, j'ai une copine. Je n'ai plus envie de ça, je ne suis pas comme ça d'habitude. T'es grand, c'est votre problème, pas le mien. Mais tu vois, j'ai largement mon quota d'actes peu glorieux, et mon karma n'aime pas trop l'idée. Tout simplement, je le sens pas. Je vais rentrer, j'crois.

J'ai bien fait. Oh oui, j'ai bien fait. Je me sens déjà suffisamment mal comme ça. Mais tu comprendras pourquoi dans le prochain épisode de Soupe au lait et cœur d'artichaut. En attendant, tu peux toujours faire des pronostics : Que Zizanie va-t-elle découvrir ? Le suspens est à son comble !