Tu regardes la date du jour. Et tu comprends pourquoi ça ne va pas depuis une semaine. Ou un peu plus. Mais si j'avais écrit dix jours, ça aurait fait une répétition. Quand même, on n'a pas des vies faciles. Des fois, les mots coulent tout seuls. Et des fois moins. Des fois, c'est pas français, mais ça fait partie des erreurs que je caresse affectueusement. Par contre en fait partie. J'ai beau me forcer à dire en revanche, y'a pas, j'aime moins. Elle a pas écrit deux phrases qu'elle digresse déjà. Il va être beau, ce post. Il doit y a avoir des dates, comme ça, qui sont inscrites dans ton horloge biologique. Qui se rappellent à toi, que t'en aies conscience ou pas. Mars. Comme dans Quinze mars. J'en ai pas fait un titre pour rien, tiens. Ben voilà, depuis une dizaine de jours, je reste sous ma couette, je me maintiens en vie en mangeant du riz bouilli. Sans gras, sans sel. Du riz cuit, quoi. C'tout. Ouais, parce que jusque-là, j't'avais pas dit, mais j'bouffe que des fruits, ou presque. Tu retourneras jeter un œil à ma liste de résolutions, si tu te demandes ce que je fabrique. Bref, plus un seul fruit, à peine d'eau, et mon lit. J'ai même pas envie d'autre chose. Alors que je connais la recette. Et qu'elle fonctionne. Non, là, j'suis pas bien, et j'ai envie qu'on me foute la paix. Tu sais, Zizanie, je m'inquiète, j'aime pas te voir comme ça. Sors un peu, va faire un tour. Il fait beau. Ben je sors, tu vois pas que je sors ? Mais je me force, j'ai pas envie. Tous les jours, je me dis demain tu te bouges. Et le lendemain, j'ai une chape de plomb sur la tête. Pourtant, j'la connais, la recette. J'viens de te le dire. Tu vois, moi aussi, je radote. J'vais te-me la donner. J'garde pas les bons plans pour moi. Ouais, j'suis comme ça moi, j'te-me livre la recette du bonheur. Pas moins.

Etape 1 : Trouver des bras réconfortants, pleurer toutes les larmes de ton corps une bonne fois pour toute. Vider tout ce que tu as sur le cœur. C'est toujours mieux dehors que dedans.
Bon, le problème, c'est que c'est vraiment pas évident de trouver quelqu'un qui comprenne que tu as juste besoin d'être écoutée, pas jugée ni conseillée. C'est pour ça que j'ai un blog, mais mon blog, il a pas de bras et il fait pas de câlins.

Etape 2 : Te convaincre que tu as le droit d'aller bien et d'être heureuse.
Alors ça, ça, c'est l'étape la plus compliquée. Pour de vrai. Arrêter de se bercer dans sa douleur et devenir bienveillante envers soi-même. Arrêter de culpabiliser d'aller bien, alors que tu ne devrais pas. Depuis quand tu suis les dogmes des bien-pensants ? Ouais, j'entends, t'as le droit d'aller mal, mais ça, ça fait vingt-huit ans que tu l'expérimentes, c'est bien suffisant. D'autant plus que c'est juste une excuse. Tu te caches derrières, parce que tu crois que tu ne mérites pas d'être heureuse. J'adhère pas trop à ce concept de méritocratie, alors le mot est mal choisi. Mais j't'assure, t'as le droit de t'aimer assez pour vouloir te donner le meilleur.

Etape 3 : Agir, et faire des trucs qui te rendent heureuse. Prendre soin de toi.
S'efforcer de boire voir le verre à moitié plein. Commencer par faire du bien à son corps avant de penser à sa tête. Dormir, manger correctement. La base. Et bouger, surtout bouger. Il faut absolument sortir de l'inertie. La règle des trois secondes. Tu penses à quelque chose, tu le fais. Sans réfléchir. Tiens, si j'allais prendre l'air. Avant d'arriver à la fin de ta pensée, t'as déjà mis tes pompes et t'as la main sur la poignée de la porte.

Etape 4 : Construire des piliers suffisamment solides dans ta vie, qui te retiennent si tu t'écroules. Des passions, des amis, un boulot qui te plait. Ce genre de choses.
J'en suis à peu près là. C'est aussi pour ça que je flanche facilement. Moins facilement qu'il y a quelques années. Mais quand même, c'est pas encore bien robuste et stable, tout ça. Des passions, j'en ai quelques unes. De vrais amis, peu, mais je rencontre de plus en plus de gens. Ça, c'est cool. Et un boulot. Ben j'ai pas envie de bosser. Y'a rien qui me botte. Ou alors si, des trucs un peu loufoques. Des tas. Qui n'ont rien à voir avec ma branche. Mais aucun qui me donne envie de foncer. C'est le truc qui me manque. Pour de vrai.

Voilà. En attendant, laisse-moi souffrir. Je te jure, ça ne durera pas. Dans une semaine, ça ira déjà mieux. Oui, je sais, c'est pas une bonne idée. Plus on se laisse aller, plus il est difficile d'en sortir. Mais quand même, referme la porte derrière toi.