A brand new episode of the soap opera of my life starts right now!

Cette conversation est restée dans un coin de ma tête. Je n'étais pas sûre de vouloir le faire. Si j'y vais et que je ne résiste pas, Tarabas ne m'en voudra pas, mais moi je ne serai vraiment pas fière de moi.

Et puis un vendredi. Il y a, je sais plus, une semaine, quinze jours. Trois semaines après l’épisode précédent, si tu préfères. Ma légendaire procrastination a tout déclenché. J'étais censée prendre enfin Tamiri à bras le corps.
Avertissement : Si tu n'aimes pas la musique, ou que tu n'as a rien à foutre de mes digressions, saute le paragraphe suivant. Rendez-vous à la page 196, le zombie t'attaque et te fait bouffer tes chaussettes par les narines.

Non, Tamiri n'est pas du tout un nouveau personnage de mon soap. Tamiri est un personnage d'une œuvre de Wolfie-chéri. Ou Mozart pour les moins intimes. Et actuellement, je bosse l'un de ses airs. Wolfie-chéri, je l'aime beaucoup, beaucoup. Et j'suis grave contente de le retrouver, après m'être laissée aller dans les bras de Puccini. Ouais, Puccini, j'le connais pas assez pour l'appeler par son p'tit nom. Non, y'a pas. Puccini composait principalement pour la voix, et ça c'est vraiment appréciable, quand c'est ton instrument. Et quand tu aimes jouer les divas. Et il m'a fait travailler l'interprétation, j'peux te dire que j'en avais besoin. Mais Wolfie. Ah, Wolfie ! Wolfie, c'est un peu mon premier amour vocal. Non, pas musical. Mon premier amour musical, c'était encore dans le ventre de ma mère. A ma naissance, elle a demandé à ce qu'ils remplacent les tests auditifs habituels par Vivaldi. L'Hiver me faisait systématiquement réagir, lorsque je n'étais encore qu'un fœtus. Mais Wolfie et ses héroïnes hystériques m'ont procurés mes premiers orgasmes vocaux. La première fois que j'ai chanté l'air de Chérubin. Mais si, tu connais. Ça passe dans les pubs pour les pâtes. Voi che sapete che cosa è amor, tout ça, tout ça. J'étais tellement fière de moi. Après, j'suis passée à la Comtesse. Et puis j'ai incarné ma première allumeuse avec ma p'tite Zerline adorée. Si, si, ce moment où elle attrape la main de Masetto pour la coller sur sa poitrine. Senti lo battere, tu parles. Quand j'y pense, Zerline n'est pas innocente dans la conception de mon double maléfique, mon ensorceleuse. Quoooiii ? Zerline est la mère de mon double maléfique ! Et elle m'a laissée accoucher toute seule, cette connasse ! J'vais la traîner devant les tribunaux, fissa. Pension alimentaire et tout le toutim, tu vas voir, ça va être vite réglé, c't'affaire. Mais l'air dans lequel je me suis vraiment éclatée, c'était Elvire. Elvire, ma folle hystérique d'amour. Mon rôle de composition préféré. Et puis il y en a eu d'autres. Plein. Des airs superbement bien écrits. Ça tient du génie, c'est tout. Tout est carré, guidé, rassurant, comme j'aime. Et puis, ce doit être aussi mon côté maso qui parle. Parce que Wolfie, il avait un sacré problème avec les femmes. J'te jure, vu la torture vocale qu'il fait subir à ses rôles féminins, il est bon pour une psychanalyse. Fais-moi maaal, Johnny, Johnny, Johnny. J'suis pas une mouche, bzzzzz ! Fais moi maaal, Johnny, Johnny, Johnny. Moi j'aime l'amour qui fait boum ! Voilà, j'suis contente de le retrouver, mais c'est vachement d'efforts à fournir, quand même. Ma ceinture abdominale, elle a grave la flemme. Du coup, je procrastine.

Quoi, je tourne autour du pot ? Ouais bon, j'ai légèrement digressé. Je n'arrive pas à m'en empêcher, je ne sais pas maintenir la discipline dans mon crâne, je suis trop nombreuse pour ça. Et puis, j'avais envie de te faire partager ma relation avec Wolfie-chéri, vu la place qu'il prend dans ma vie, c'est pas rien. Donc, j'étais censée bosser. Et évidemment, quand je suis censée bosser. Et surtout quand j'ai du temps devant moi et rien d'autre à faire. Ben je cherche un prétexte pour ne pas m'y mettre. Systématiquement. Ne remets jamais à demain ce que tu peux faire après-demain. J'ai tourné, tourné, tourné. J'ai été lancer violemment quelques torrents. Je suis tombée sur un truc qui m'a fait penser à Chaton. Et je lui ai envoyé un message. J'aurais pas eu à travailler, il ne se serait rien passé de tout ça. Le travail me tuera.

Il a répondu. M'a demandé de mes nouvelles. M'a proposé de venir boire un verre chez lui. M'a envoyé la photo d'une magnifique salade de fruits frais, qui m'attendait dans son frigo. C'est l'enfant du diable, ce garçon. Comment résister à ça ? C'pas d'ma faute, j'suis ascendant taureau. Alors ma bouche, c'est mon cœur passionnel. J'ai dit oui. Ce que j'ai regretté immédiatement. Parce que je savais. La p'tite voix n'est pas née de la dernière pluie. J'ai fait ma prude, un peu quand même. Je lui ai donné rendez-vous dans un café. A cinq minutes de chez lui. Sainte-Nitouche, ouais. Au final, l'appel du kiwi a été plus fort.
Une fois chez lui, j'ai bien essayé de résister, pour la forme. Et puis, il a enserré mon cou entre ses doigts, et c'était foutu. C'était foutu depuis le départ, t'façon.

Il a eu cette phrase qui a regonflé l'ego de ma méchante sorcière à bloc.
« Je ne sais pas ce que tu m'as fait, mais je n'arrive plus à prendre mon pied avec qui que ce soit depuis deux ans. Je te revois, et c'est un tsunami. »
Twerk.
Danse de l'ego.
Youhou.
Kraken déchainé.
Ben oui, ça ne sert à rien. Mais l'autosatisfecit, ça n'a jamais fait de mal à personne.

On a dégusté cette fichue salade de fruits et son sirop aux épices que même que c'était une tuerie. Mais t'imagines même pas comment c'était trop bon. Rien que pour ça, ça valait le coup, crois-moi. On a parlé jusqu'à cinq heures du mat'. On s'est sauvagement mélangés, encore une fois. J'ai pris le premier métro. Je suis rentrée. J'ai écrit la longue bafouille du post précédent. Et je suis allée me coucher. Sans avoir apprivoisé Tamiri. Bof. J'me suis pas levée pour mon cours de chant, t'façon. Pfff. P'tain, ça fait un mois que je n'y ai pas mis les pieds. C'est nul. Je m'en veux. Et puis, j'ai une énorme marque de morsure sur le haut de mon décolleté, c'est la grande classe. Chaton aurait pu s'abstenir de me marquer au fer rouge, cette fois. Mais non. Comment te dire que Chaton a un léger problème avec les notions de possession et de territoire. Pfff. J'suis bonne pour aller détrousser une nonne, si j'veux m'habiller, les gars. Monastère, me voilà.

Conclusion : Comme prévu, j'suis pas fière de moi. Du tout.

Ça m'a confirmé que d'une, Chaton, c'est quelqu'un d'important pour moi. Quoique je me mette dans la tête. Et pas seulement quand on se mélange. Et de deux, même si sa voix a une ligne directe avec ma culotte, je ne suis émotionnellement plus du tout impliquée dans cette relation. C'est juste du déconditionnement cérébral à faire. Parce que je suis sûre de moi, je n'ai pas envie qu'il se passe quoique ce soit de plus. Y'a pas, faut que je foute les mains dans le code. P'tain, si c'est comme quand t'as voulu bidouiller les fichiers CSS de ton blog, ça risque d'être un grand moment de solitude et de franche marrade. Et puis là, y'a pas de forum Dotclear pour te venir en aide quand t'as tout cassé et que tu es prise d'un fou rire nerveux à quatre heures du matin. Nan mais pourquoi t'as été supprimer des trucs dans la base de données, pourquoi ? Ça t'a pris comme une envie de pisser, ou bien ? Oh ça va, la p'tite voix. La ramène pas trop. Et puis, après ça, tu peux bien convenir que j'ai une détermination à toute épreuve. Alors j'me dis que j'vais bien réussir à me déprogrammer.

Et Tarabas, c'est le plus mieux de toute la terre du monde de l'univers, d'abord. C'est con qu'il ait une idée fixe sur l'engagement et les mouflets, hein. Je l'aime mais pfiiiooou jusqu'à l'infini. Et ça m'arrangerait bien d'être capable d'accepter ce qu'il me demande. Ce serait tellement plus simple. Sauf que. Ben c'est juste pas possible. Je n'y arrive pas. Je ne peux pas faire autrement.

Et finalement, même si je ne suis pas très fière de ce que j'ai fait, l'expérience a des effets tout à fait souhaités. S'il est sûr de moi et que je suis sûre de moi. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Nan, en fait. Mais c'est juste parce que j'ai un contentieux avec l'auteur de cette phrase.

J'vais néanmoins pas me priver d'une grande citation philosophique pour clore cet épisode riche en émotions. Ouais, à côté, Marco, c'est de la gnognotte. Même si Marco, lui, je l'aime d'amour. Parce que Marco, il est vachement serviable. Pour un empereur, j'veux dire. T'en connais beaucoup, des empereurs, qui viendraient passer un coup de balai chez toi ?

Tel un cas d'herpès génital, l'harmonie ne nous quittera plus.

Si tu sais d'où sort cette phrase au moins existentielle, tu gagnes mon estime éternelle. Sans googler, hein. Ce serait voler mon estime éternelle. Et voler, c'est mal. Sauf quand on crève la dalle.