Cher Tarabas,


Devine quoi. Moi qui n'en avais rien à faire que tu couches avec d'autres meufs quand on était ensemble, je suis désormais verte à l'idée que tu ailles te frotter à des nymphettes en talons. Kizomba, bachata, salsa, appelle ça comme tu veux, de toute façon, je n'ai plus aucune distance émotionnelle, là, ni aucune distance tout court, je suis aveuglée par la jalousie. Je n'imagine que deux corps qui se frottent. Même si je sais pertinemment que de bon.ne.s danseureuses ne se frottent pas. Dans ma tête, c'est exactement la même chose. Oui, moi. Mais c'est pas étonnant. Avant, tu étais là pour m'assurer de ton regard éperdument amoureux que j'étais celle qui te plaisait le plus au monde. Même si je ne sais absolument pas danser. Même si je n'ai aucune coordination. Même si je suis totalement impossible à guider. Je n'en avais rien à foutre que tu partages tout ça avec d'autres. Aujourd'hui, je suis morte de trouille à l'idée que tu regardes une autre fille comme tu me regardais moi. Mas eu fiiinjo que se eu te peeerder, finjo que eu vou ficaaar bem. Mas a verdade é queee tuuuuu... Putain mec, t'as quand même réussi à me foutre ce truc totalement inavouable dans la tête, je ne te félicite pas. Tu pra mim és a única mulher que me compleeetaaa, ficar sem ti um segundo me inquieeeta. Tu pra mim és a única mulher que me satisfaaaz... Ta gueule, jukebox ! C'est bon là, on a compris, t'as pas besoin de faire ton malin.
Et puis. J'aurais bien aimé que tu sois là et me foutes un coup de pied aux fesses pour demain. Je vais devoir me débrouiller seule. Et assumer ma mise en échec seule aussi. Je sais bien que si je plante tout, encore une fois, c'est parce que je n'y crois pas assez. Je sais bien que si je plante tout, c'est parce que c'est un compromis. Et j'ai toujours beaucoup de mal avec les compromis.
Ci-joint, un souffle de mes deux poumons à qui le troisième manque beaucoup.


Avec tous les flonflons, la valse musette et l'accordéon,

Ma pomme