Avril 2017, toujours.

L'avantage des ruptures à répétition, c'est que tu peux recommencer plein de fois une nouvelle histoire avec la même personne. J'aime tellement les débuts de relation, que je fais en sorte de les revivre. Inconsciemment.

Rahan est aux petits soins. La méchante sorcière fait sa princesse. Et en rajoute. Tant qu'à faire. Ah bon, on est ensemble ? J'croyais que tu m'avais larguée. T'façon, tu m'as larguée une fois, tu peux encore le faire. Et là, t'as pas envie de me larguer ? Et là ? Et là ? Pfff, insupportable, la meuf.

I forgot to say out loud how beautiful you really are to me
I cannot be without, you're my perfect little punching bag
And I need you, I'm sorry

J'ai rencontré sa fille. La panique. Eh, eh, eh, on est seulement ami•e•s, hein ? Tu lui as raconté quoi ? Tu lui as dit que j'étais qui ? Et j'dois lui répondre quoi ? Et si ? Et si ? Et si ?
J'ai aperçu son ex. Le malaise. Elle sait qui je suis ? Elle a dit quelque chose ? Ça ne la dérange pas que j'aie passé la journée avec sa fille ?
Faut pas me faire des frayeurs pareilles, mec.

« Tu t'en sors très bien avec les enfants, en fait. »
Ouais, jusqu'à ce que je les mange.

Et puis. Traîner un matelas sur la terrasse. S'emmitoufler sous les couvertures. Regarder les étoiles. Se perdre dans l'Univers. Se sentir minuscule. Sensation de vertige allongée sur le sol. Distinguer les constellations. La Grande Ourse, la plus facile à repérer. Faut remonter jusqu'à la tête pour la voir entièrement. Et puis. Mais si, là, regarde, tu vois les trois étoiles alignées, c'est la ceinture d'Orion, et à droite, c'est son arc. Oh, c'est quoi, celle-là, déjà ? Cassiopée, non ? Je crois que c'est Andromède. Non, j'suis presque sûre que c'est Cassiopée. Elle fait *pointant du doigt* tac, tac, tac, tac. Là, c'est le Scorpion. Tu repères la queue, qui fait une boucle, et après tu suis jusqu'aux pattes. Mais t'as appris ça où ? C'est pas à Paris que tu peux voir les étoiles. Mon amour pour l'infiniment grand. Mon amour pour les légendes et la mythologie. Une semaine passée dans un observatoire dans le Lubéron. Une semaine humainement horrible mais astronomiquement folle. Un portail magique pour m'évader. Tu vois qu'elles sont belles, mes montagnes. Tu vois que c'est le plus bel endroit de la terre. Je vois.

Et puis.

« Je te veux que pour moi. »
Ben tu m'as que pour toi, là.
« Non, tout le temps. »
Quand on se voit, tu m'as tout le temps pour toi.
« Tu sais très bien ce que je veux dire. »

Grosse discussion à base de. Je ne te suffis pas. Et de. C'est pas la question. Qui remet un peu tout en cause. J'essaye de le rassurer comme je peux. Mais je ne peux pas lui donner ce qu'il me demande.

« Et si je te disais que j'avais été voir ailleurs. »
T'en as le droit.
« Tu t'en fous. »
Non
« Mais ça ne te ferait rien. »
Si. Bien sûr que si. Ça me ferait mal. Mais je n''aurais rien à dire.
« Je ne te comprends pas. »

Tu ne me comprends pas mais ma liberté et mon anticonformisme t'attirent. Tu le sais très bien. T'façon, tu peux pas contester, t'as la Lune en Verseau. Et puis. Si je t'étais acquise, tu t'emmerderais. Ça te sort de ton confort, ça te donne un défi à relever. Même si je sais que c'est compliqué pour toi. Et puis, t'es un séducteur. Je ne te croirais pas même si tu m'affirmais ton exclusivité. Je ne construirai jamais une relation exclusive avec quelqu'un qui cherche en permanence à se rassurer sur son pouvoir de séduction. Et je sais très bien que tu ne résistes jamais bien longtemps, même si tu ne me le dis pas. J'suis pas dingue, j'vais pas me tirer une balle dans le pied.

I always say how I don't need you
But it's always gonna come right back to this
Please, don't leave me