Retour au présent. Voilà, je t'ai balancé l'intégralité des scribouilleries qui traînaient çà et là.

Et pour boucler la boucle, je trouve assez amusant que mon précédent post parle de cette personne. Avec qui j'ai finalement eu l'occasion de passer un peu de temps. Avec qui il ne se passera rien d'autre qu'une éventuelle amitié. Un jour, peut-être. Parce qu'il ne colle pas à l'image que je me faisais de lui. Parce que je ne suis pas sûre d'avoir envie de fabriquer une histoire avec quelqu'un avec qui la communication est laborieuse. Avec quelqu'un d'aussi rigide et sur la défensive. Avec quelqu'un qui ne fait pas de concessions. Avec quelqu'un à qui je dois sans cesse m'adapter si je ne veux pas que ça vire à la dispute. Je ne sais même si s'il y aurait dispute. Sans doute qu'il se serait contenté de se réfugier dans son mutisme.

C'est une bonne chose que ce soit arrivé. Parce que, depuis que je l'avais rencontré. Et revu, quelques fois. Je le gardais dans un coin de ma tête. Je me disais que c'était peut-être la réponse à mes questions existentielles sur le couple. Mon bovarysme se porte toujours aussi bien. J'ai projeté sur lui, sur les quelques pièces de son puzzle qu'il m'avait données, tout mon imaginaire et mes espoirs d'ailleurs. Ce ne sera pas lui, et c'est très bien comme ça.

Plus le temps passe, moins je me vois en couple. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de mettre mon énergie là-dedans. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de faire des compromis. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de quitter ma bulle protectrice dans laquelle je fantasme ma vie. Les fantasmes me semblent toujours plus intéressants que ce que je peux vivre dans la réalité. J'ai l'impression que toutes les années de psychanalyse qui m'attendent me conduiront à la mort. J'ai l'impression que je n'aurai rien le temps de mettre en place avant. Et, aujourd'hui encore, le couple ne serait qu'un composite sur mes failles affectives. Ce serait un palliatif. Un pansement à motifs qui détourne l'attention de ce qu'il protège. Ce n'est pas faute d'aimer les pansements à motifs. Je trouve rarement d'intérêt à porter un pansement.

Je n'ai pas la moindre idée de ce que je suis venue expérimenter dans cette vie-là. Je ne suis pas sûre d'y être parvenue. Parce que j'ai un tel rejet de cette incarnation qu'il m'est difficile d'en saisir les enjeux. Je crains de recommencer, encore et encore, à être aussi attristée par mon sort. Puisque toute leçon non apprise est répétée. Je vais au moins chercher à comprendre ce que je suis venue faire dans ce corps, dans cette famille, dans cet environnement, avec une telle angoisse de vivre. Je me dis que, si je ne parviens pas à en faire l'expérience, j'arriverais au moins à prendre de la distance par rapport à la situation.