Si j'ai parlé de mes délires mystiques, c'est aussi parce qu'ils ont un lien de causalité direct avec le développement personnel, la quête de soi. De moi, tant qu'à faire.
Une conséquence inattendue. Récupérer la fée des dents et l'oh bon dieu des gueules de bois dans ma vie, ça m'a permis d'accepter une partie de moi avec laquelle je bataillais. Désormais, je suis en paix avec l'enfant que j'étais. Je ne la trouve plus ridicule ou inadaptée. Je commence même à développer de la tendresse pour cette personne. Ouais, parce que si t'as un peu suivi mes introspections, tu t'es rendu compte que je parlais beaucoup à la Zizanie adolescente. Jamais à la Zizanie enfant.

J'suis bonne pour convier à nouveau Elizabeth Teissier sur mon blog. Ouais, parce que je t'ai dit que c'était ma grille de lecture. Et donc, forcément, ça me permet de classer mes idées.
Tu m'as peut-être souvent lue pester contre ma fichue Lune en Cancer. Qui n'est pas fichue du tout, en fait. Ma Lune en Cancer fait directement le lien avec mon enfance. La Lune, qui plus est dans son signe, est une planète qui évoque le cocon protecteur, la sensibilité, la rêverie, l'imagination fertile.
Oui, c'est une geignarde, lunatique, fragile, passive, émotive, dépendante et anxieuse. J'crois que je le lui ai assez reproché. C'est pourquoi, aujourd'hui, je préfère m'attarder un peu sur les qualités qu'elle m'a transmise. Ma Lune en Cancer, c'est avant tout ma force créatrice, intuitive, imaginative, rêveuse. C'est mon hypersensibilité, ma perception de l'invisible. C'est mon goût pour le mystère. Pour l'occulte. C'est ma riche vie intérieure. Et finalement, je trouve ça plutôt cool.

Et, puisque chez les lunaires, la fertilité n'est pas uniquement créative, je commence aujourd'hui à accepter l'aspect maternel de ma personnalité. Attention hein, ça veut pas dire que je vais me mettre à pondre. Parce que je pense tout ce que j'ai dit à ce sujet. Quand je parle de mon côté maternant, je parle de celle qui protège et prend soin de ses proches. Celle qui pense les plaies. Celle qui soigne le corps et l'âme. J'ai eu beau le nier de toutes mes forces, j'ai un rôle très maternel avec mon entourage. Avec les gen•te•s en général. Ma rébellion aux injonctions sociales n'y a rien fait. Je ne pourrai pas faire autrement. Et, maintenant que je le sais, maintenant que je le formule, sans doute arriverai-je à ne plus être dans le sacrifice. Parce que c'est ce qui me coûte le plus. Je ne prends pas de distance. J'éponge. Je ne dis pas non. Je ne mets pas de barrières. Je fais passer mes besoins après celleux des autres.

Voilà pourquoi refaire place à la sorcellerie dans ma vie m'a permis de reconstituer une partie de mon noyau dur. D'en faire quelque chose de plus actif et d'assumé. Je soigne.
Professionnellement, j'étais pas si loin en embrassant la voie du travail social. Je savais au fond de moi que c'était ce que je savais faire de mieux. Prendre soin des autres. C'est juste que la fonction et le contexte institutionnel ne sont pas du tout adaptés à mes capacités. Je me suis plantée de formation. De champ aussi un peu. Le social, je ne m'y intéresse pas professionnellement. Le social, j'en bouffe dans mes activités bénévoles et militantes. Quand je suis libre, en fait. Dès qu'il y a un cadre, des contraintes, ça me gonfle. Et après m'être débattue dans tous les sens pour ne surtout pas l'admettre, j'ai définitivement une approche psycho. J'arrive petit à petit à l'intégrer. Mais ça, ça fera sûrement l'objet d'un autre article. Un jour. Quand j'aurais trouvé le courage de sauter.

J'ai réhabilité l'une des parties les plus importantes de ma personnalité. J'irai quand même pas jusqu'à dire « la ». D'accord, elle est dans son signe et toute seule dans son hémisphère. Mais. Faut pas déconner, je ne suis pas un paquet de ouate. Si le Fou est devenu Impératrice, le Fou reste un Fou.

Si le retour à une spiritualité. J'aime toujours pas ce mot. Le retour à l'invisible. M'a fait autant de bien. C'est parce qu'il m'a permis d'accueillir un morceau de moi que je rejetais. Je me sens complète. Mettre à distance ce qui n'est pas rationnel n'a fait qu'accroître le besoin de me protéger dans ma bulle d'irréel. En acceptant l'irrationnel, je peux vivre en bonne harmonie avec mon besoin de logique. Ouais, parce que, surprise, je ne suis pas qu'un aspect à la fois. J'ai besoin de logique et de rationnel. J'ai besoin de tangible et de protocoles.

Après avoir laissé mon taureau brouter tranquillement dans son pré, j'ai adopté un crabe. A qui j'offre désormais tout le loisir d'être lui-même. Tant pis si ça dérange les autres. Tant pis si les autres me prennent pour une illuminée. Iels m'ont toujours prise pour quelque chose, de toute façon. Quelque chose d'étrange, de marginal, quelque chose à contre-courant. Il va me demander beaucoup d'attention, mais je crois que, lui et moi, on peut devenir de meilleur•e•s nous-mêmes.

C'était pas trop tôt.