Août 2017.

Avec Rahan, nous avons fini par prendre conscience et formuler que nous étions fatigué·e·s de notre relation.
Les relations à distance ne lui conviennent pas, et je le comprends. Elles ne me conviennent que trop bien. Je n'ai pas plus de temps à lui consacrer. Et avant tout parce que je n'en ai pas envie. J'ai besoin de ces respirations, dans mes relations de couple. La distance me permet de les avoir plus facilement.

En réalité, le problème s'est surtout posé à partir du moment où j'ai repris une activité professionnelle. Pas parce que ça l'embêtait, au contraire. Même s'il projetait quelque chose de plus ambitieux. Ce sont ses projections, elles ne m'appartiennent pas.
Plusieurs week-ends sont passés à la trappe. C'est toujours mieux qu'à Trappes. Séminaire, travail le samedi, répétitions et auditions de chant, week-end dans ma ville d'adoption. Et, enfin, quelques jours de vacances où je me suis encore barrée sans lui.
Et puis, la semaine, je n'avais plus l'énergie pour passer une heure au téléphone le soir. J'étais claquée, je faisais de grosses journées. Je raccrochais assez vite. J'ai même fini par craindre ses appels. Craindre ses questions. Légitimes, hein. Mais auxquelles je ne savais quoi répondre. « Tu viens quand ? On se voit le week-end prochain ? Tu n'as qu'à venir passer ta semaine de vacances ici, je ferai en sorte de moins travailler. »

Je comprends, hein. Je comprends sincèrement que ça ne lui convienne pas. Qu'il attende autre chose de notre relation. Je comprends qu'il est tout à fait légitime, dans une relation, de vouloir voir un peu plus l'autre.
Ce n'est pas mon cas. Je n'aime que les relations hologrammes. Tu m'vois, tu m'vois pas. Tu m'vois, tu m'vois pas. Régulièrement, j'ai besoin de mettre de la distance dans mes relations. Une respiration. Une période suffisamment longue pour que la personne commence à me manquer. Sans ça, je perds assez vite le sens de notre histoire. Je n'ai pas envie de voir les gen·te·s par habitude. J'ai besoin de m'assurer que c'est ce que je veux et ce que j'aime faire.

J'ai préféré passer des vacances sans lui. J'avais besoin de m'éloigner de mon quotidien, de voir autre chose. Malgré la distance, il fait partie de mon quotidien. Quoiqu'on en dise, les relations à distance ont un quotidien, une routine, des habitudes.
Et puis, les week-ends où il venait, ça me coûtait de devoir lui consacrer tout le week-end. Parce qu'on se voit peu, alors quand on se voit, on passe toutes nos minutes, toutes nos secondes ensemble. C'est sympa de temps en temps, je dis pas. Occasionnellement, ça peut être amusant. Mais j'ai d'autres choses à faire, le week-end. J'ai d'autres personnes à voir. J'ai moi à voir, aussi. Parce que j'ai besoin de passer du temps avec moi-même, en tête-à-tête. Et tout ce que je n'ai pas le temps de faire la semaine à traiter.

En conclusion, je ne suis pas prête à être en couple. Je le savais déjà, je l'ai déjà dit. J'ai besoin de temps pour moi.
Ce n'est pas une question de personne. Même si, ce que je raconte dans ce post donne l'impression que je me suis lassée de Rahan. Non, en fait. Il pourrait être la perfection incarnée que je n'aurais pas plus de temps à lui consacrer. Et je serais très heureuse de le revoir. Comme un ami. C'est ce sur quoi on s'est quitté·e·s. L'avenir nous dira si ce sera possible, je ne fais pas de plans sur la comète.

Je m'installe au monastère. Je ne sais pas pour combien de temps. Je ne me mets pas de barrières. Je n'attends rien, je ne m'empêche de rien.
Et, le plus important : je me sens bien. Je me sens sereine. Heureuse. Souriante. Je suis persuadée que nous avons pris la meilleure décision. Ça ne sert à rien de s'acharner au risque de se faire souffrir.