Suite de l'avant-dernier épisode. A mon réveil, le lendemain, j'avais deux appels manqués et un long SMS de Rahan. Qui était désolé que la soirée se soit terminée comme ça, que ce n'était pas ce qu'il voulait. Que, malgré tout, ça lui a fait plaisir de me voir. Qu'il s'était rendu compte trop tard qu'il m'avait mal cernée. Qu'il pensait que je me moquais de lui, et qu'il avait compris que ce n'était pas le cas. Qu'il avait besoin de me voir avant que je ne parte. J'ai refusé.
C'est trop facile, de dégainer les excuses à chaque fois. Il suffit de dire qu'on est désolé, et c'est censé effacer toutes les choses ignobles qu'on a balancé un peu plus tôt ? Non. On ne peut pas agonir quelqu'un juste parce qu'on est en colère. On a le droit d'être en colère, parce qu'on n'a pas obtenu ce qu'on souhaitait. Mais on ne peut pas déverser toute sa bile sur un autre être vivant, parce qu'on n'est pas fichu de se maîtriser. Non, ce n'est pas possible. J'en ai rien à foutre, mec, va servir ton baratin à quelqu'un d'autre.
D'autant que j'ai appris qu'il a été chouiner et pêcher des infos auprès de Schtroumpf grognon. Qui est venu me le rapporter illico. Schtroumpf grognon est bien incapable de tenir sa langue. C'est bien pour ça que je ne lui ai jamais parlé de ce qui se tramait avec Rahan. Heureusement, cette fois, il s'est abstenu de prendre sa défense. Ça aurait été « le pompon sur la Garonne », comme il a l'habitude de dire. Evidemment, je n'ai pas manqué cette occasion pour me foutre de la gueule de Rahan. Qui a eu une drôle de manière de se justifier. Ben ouais, si j'avais été gentille et docile, et si j'avais accepté ses avances comme toutes les autres, il n'aurait pas eu besoin de solliciter les services secrets. Ah oui, maintenant que tu le dis !
J'ai repris le contrôle. C'est bien joli de s'enivrer dans un tourbillon d'émotions pour éviter de penser au plus important. Mais ça ne me rend pas heureuse, ça ne sert pas ma sérénité, ça m'empêche d'avancer.
Enfin, j'ai repris le contrôle. Jusqu'à hier soir.

 

Les symptômes ne trompent pas, le diagnostic est sans appel : je fais une rechute de manque de confiance en moi. Grave, la rechute. C'est pas tant que j'étais quelqu'un plein d'assurance, c'est surtout qu'aujourd'hui, je n'en ai plus du tout. Dans tous les domaines qui m'importent.
L'aspect professionnel en premier lieu. Je ne me crois absolument pas capable d'exercer le job vers lequel je me tourne en ce moment. A vrai dire, je ne me crois pas capable d'exercer n'importe quel job. J'ai la nette impression que je ne sais rien faire. Rien de marchandable, en tout cas.
Les relations humaines ensuite. Amicales et amoureuses entre autres. J'me sens totalement fermée aux autres. Pas assez intéressante. Je n'ai rien à leur dire, rien à leur apporter. J'crois que je ne perçois là aussi en valeur marchande. C'est ce qui me fait dire qu'il y a un problème. Alors je pose ça là.

 

Et pour finir avec Classe et Discrétion.

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J'ai eu mes règles !

Mon corps revient à la raison.
Danse de la joie.
Danse des menstrues.