Ma dernière notification Instagram met une part de moi très en colère. Je suis trop fatiguée pour avoir envie de chercher laquelle, mais ça ne va pas m’empêcher de venir râler ici.
Instagram me propose donc de m’abonner au compte de… mon psy. Alors non, les gars, non. Non, non, non, non et non.

Déjà quand j’ai créé ce nouveau compte public (dans l’unique but de devenir une riche influenceuse grâce aux nombreux partenariats douteux) (mais sans mettre le moindre hashtag sous mes photos, il ne faut pas déconner) (c’est là que réside toute mon ambition) (et ça a presque payé, j’ai reçu une première proposition de partenariat douteux) (à laquelle je n’ai pas donné suite) (par flemme, sans aucun doute) (non, c’est faux) (et oui, auparavant, j’avais un compte avec lequel je me contentais de sous-mariner sans jamais accepter personne, aucun chance de devenir riche et célèbre).
Voilà, je me suis perdue moi-même dans les parenthèses, et je ne sais plus ce que je disais. Ah si, quand j’ai créé mon compte, Instagram me l’avait déjà proposé dans les suggestions de personnes à ajouter. Et ça m’avait déjà mise en colère.

Parce que non, en fait, ça ne va pas être possible, les gars. Mon psy n’existe que dans le paysage de son cabinet. Mon psy est un PNJ. Je n’ai aucune envie de savoir ce qu’il fait en dehors de nos interactions.
Mon psy ne parle quasiment pas, et certainement pas de lui. Ce qui me convient très bien. Je fais le job toute seule et ça nourrit ma forte valeur indépendance. Charlie et W sont contents, ce sont eux les grands indépendants du système. Le cabinet ne sert qu’à créer et garantir un environnement sécure pour permettre à mes parts protectrices de baisser les armes. Un petit peu. Petit à petit.

Avant de rencontrer ce psy-là et d’expérimenter l’exercice, je ne croyais pas du tout à la psychanalyse. C’était une arnaque fondée sur des théories fumeuses. J’y suis allée juste parce que mon précédent psy, celui que W nous avait ordonné d’appeler, avait refusé de me reprendre (il voulait partir à la retraite, le bougre) (pfff, tu parles, à presque 80 ans, il n’était plus à ça près) (arrête les parenthèses, wesh).
Et donc ce premier psy-pas-psychanalyste m’a orientée vers l’actuel. J’avais confiance en lui. Enfin pas complètement, parce que j’ai quand même pris des informations auprès d’une amie (qui avait fait le même chemin) (c’est une longue histoire) pour me rassurer.

Et c’est en me prêtant à l’exercice que je me suis rendu compte à quel point ça me convenait, qu’on me laisse me débrouiller toute seule ou presque avec mes névroses. Le fait d’avoir rendez-vous chaque semaine me permet aussi de créer un espace et un moment dédiés à ce travail-là. Sinon, Jonas trouverait un moyen de m’empêcher de le faire, parce que ça nous couterait trop d’efforts et de possibles souffrances pour un résultat trop incertain et trop lointain

Alors bon, Freud et Lacan, je n’accroche toujours pas à une grande partie de leurs théories fumeuses. Plus encore le second que le premier, d’ailleurs. Mais l’exercice me convient. Et le psy qui m’accompagne aussi.
Il ne parle pas, mais il lui est arrivé une fois de mentionner son fils. Et déjà, ça m’avait agacée. Je n'ai pas envie de savoir qu’il a un fils. Même s’il m’est arrivé de le croiser une fois. Ça ne m’intéresse pas et je ne veux pas que ces informations interfèrent dans ma vie et dans ma thérapie.

Ouais, d’accord, j’ai compris : c’est W qui érupte. La colère, c’est elle. W le vigile. Avec ses gros bras musclés (non). W, elle est toute menue, mais quand elle dit non, tu n’as pas envie de la ramener. Gare à toi, Instagram. Gare à toi, Zuckerberg. Je n’ai rien contre le métavers sur le principe, j’ai un peu passé une grande partie de mon adolescence sur WoW. Si, c’est la même chose. Mais je veux pouvoir choisir qui débarque chez moi. Et je n’ai aucune envie qu’on y amène mon psy.
C'est à toi que je parle, Instagram, tu entends ? Arrête de venir avec lui, je ne lui ouvrirai pas la porte. Il n'est pas le bienvenu chez moi.

Mon psy est un PNJ, point. Il n’est qu’un élément qui me sert à avancer dans ma quête.
Et ça me gonfle qu’Instagram essaye de lui changer son statut sans mon consentement. Grumpf.