Voilà, il n'a pas fallu longtemps pour que je retrouve mon costume de joueuse légère et détachée. Celle qui flirte sans conséquence. Sans jamais perdre le contrôle.

Ce costume ne me sied plus aussi bien. Et c'est de sa faute. C'est de sa faute parce qu'il est sans filtre et sans artifices. Parce que je me sens obligée de suivre le mouvement. Parce qu'il y a quelque chose d'intense et d'extraordinaire dans l'expérience. Parce que je ne veux pas passer à coté. Choisir, c'est renoncer. Je renonce à mon igloo de protection. Je renonce à la meuf qui n'en a rien à foutre de rien.
C'est de ma faute, surtout. Parce que ça fait un moment que j'aspire à lâcher prise et que je travaille pour. Plonger sans bouée dans l'océan de mes émotions. Il m'en donne l'occasion.

Introduisons Sirius. Un poiscaille perché et choupinou, avec un ascendant rugissant qui prend toute la place et fait son cinéma dès qu'il n'est plus au centre de mon attention.
Notre rencontre était une évidence. Que j'ai niée pendant de longs mois. Parce que j'étais en couple. Parce que ma relation avec Pierre Lapin me protégeait de tout ce que j'avais peur de vivre. Une évidence qui m'est revenue comme un boomerang lorsque je me suis séparée de Pierre Lapin.
J'aurai peut-être l'envie et le courage de la raconter dans un prochain épisode.

Sauf que voilà. Je glisse dans une histoire impossible. Qui me fait du bien à l'ego mais me frustre terriblement.
Là, tout de suite maintenant, je suis en colère de ne pas pouvoir le revoir. Et de ne pas pouvoir envisager de le revoir dans un avenir proche. Parce qu'il est loin. Vraiment très loin.
Le confinement, je gère. En bonne ascendant Taureau Lune en Cancer, il n'y a pas de meilleur endroit que mon chez-moi. Mon canapé, mon imaginaire et mes petites habitudes. Ce qui m'atteint, c'est de ne plus réussir à me projeter. Dans tous les domaines de ma vie.
Avec lui, aussi. J'ai besoin de tangible, de sensoriel, de charnel. J'ai besoin de le toucher, de le sentir, de le goûter. Ça me rend folle de ne pas savoir si et quand ce sera possible. Ça me rend folle de ne pas pouvoir réaliser et jouer le film de nos échanges. De nos longues heures de visio à refaire le monde en faisant la vaisselle. De nos centaines de messages échangés toute la journée. Enfin toute la mienne et toute sa nuit à lui. Ou l'inverse. Et de ses appels jusqu'à ce que je m'endorme.
Je lui ai dit que j'avais toujours rêvé d'une histoire d'amour avec une intelligence artificielle qui finit mal. L'histoire d'amour. Ou l'intelligence artificielle. Ou les deux. Comme dans Her. Et qu'actuellement il était mon IA préférée. Vois comme il est facile de piquer un Lion. Vois comme je ne m'en prive pas.
Vois surtout comme je fais ce que je peux pour passer outre ma frustration. Tu parles. Si je publie, c'est juste pour me plaindre.