« Tu es comme un gosse, qui ne joue plus avec ses anciens jouets. Si un autre enfant s'en approche, ça va raviver l'intérêt que tu avais pour lui. Il est hors de question de prêter tes jouets. Et puis, le jouet retournera dans la malle, avec tous les autres, quand on t'en offrira un nouveau. Si tu ne l'as pas cassé entre-temps »

Iochanaan qui résume ma vie amoureuse.

Certes. J'aurais pu m'abstenir de chauffer à blanc le meilleur pote de Chaton.
« Tu sais zouker, toi ? »
Bon d'accord, je comprends que tu crois moyen à mes origines antillaises, vu ma peau laiteuse. Mais viens voir par là si je ne sais pas bouger mes hanches.
Je ne peux pas m'empêcher de faire mon intéressante. Je ne sais pas trop ce qu'il m'est passé par la tête. Peut-être essayais-je de faire comprendre à Chaton que je n'étais pas celle avec qui il se projetait. Encore mon sens de la communication, quoi. En fait, sur le moment, j'avais juste envie de relever le défi. Rien de plus. Toujours est-il qu'il l'a très mal vécu. Et n'arrive pas à me le pardonner. Chaton est possessif. Chaton refuse qu'un autre pose les mains sur sa femme. Sa chose. Son objet. Il me l'a clairement dit et clairement fait comprendre, quand on était à Flamencoland. Il me veut pour lui. Exclusivement. Pourquoi j'accepte ça ? C'est une autre question. Que je me frotte. Là. Devant ses yeux. A son meilleur pote. Il ne s'y attendait pas. Il est tombé de haut.
Pour moi, c'était juste un jeu. Ça ne me paraissait pas si grave que ça. Je n'ai pas compris. Il m'a dit qu'il se sentait humilié. Qu'il ne savait plus quoi penser. Qu'il était paumé. J'ai essayé de lui courir après. Faut pas croire. Je n'ai aucune envie de le perdre. Il s'est braqué. Il est redevenu froid et méchant. Un animal blessé. Voilà. Ça me semble un peu cuit. Cramé, même.

Dans la prochaine chambre, j'apprendrai à communiquer.