Je ne suis plus aussi libre que je ne le voudrais. Elle ne me lâche plus. Elle ne me laisse pas couler. Elle m'apprivoise. Et je finis par lui céder du terrain. Un centimètre carré de confiance à la fois.
Jusqu'à lui raconter. Qui je suis. D'où je viens. Mes fêlures les plus apparentes.
Elle fait en sorte de ne pas me brusquer. J'apprécie. Elle m'a quand même demandé de poser les choses avec Caillou. J'apprécie aussi. Je suis soulagée, en fait. Parce que je ne m'en sortais plus. Ça devenait glauque.
Elle ne veut pas s'investir sans réciprocité. Et quelque part, ça me rassure. J'avais peur. De n'être qu'une rencontre parmi d'autres. Qui aurait cru.

Alors forcément, j'aurais pu faire plus simple. Comme intermédiaire, du moins. L'avantage, c'est que Jolene, elle la connait à peine. Manquerait plus que l'histoire recommence. C'est pas de ma faute si le monde est petit. Ou si je ne suis pas assez sociable pour voguer vers d'autres horizons.
L'important, c'est. Que l'image en filigrane de Tarabas se fait plus transparente.
Et qu'enfin, je me sens vivante.