Mon ego va bien. C'est le moins qu'on puisse dire. Quand je réapparais dans ma Natale Capitale, les demandes fusent de partout. Ma légendaire bonté s'efforce de satisfaire tout ce petit monde. Et je me dis que je vais couler une bielle avant la fin de l'année.

Et Ava Adore qui ne comprend pas pourquoi je ne me suis pas installée chez elle. Pourquoi elle n'a pas le droit de me retrouver tous les soirs en rentrant du boulot. Parce que je refuse que tu sois au centre de mon monde. Et parce que je joue très mal les femmes au foyer.
Pour le moment, j'arrive à m'en sortir en tricotant des mensonges. Je vais finir par rater une maille. Je déteste ça. Je ne me sens ni très fière, ni très à l'aise. Elle passe son temps à me rappeler que si un jour, elle me trouve avec une autre, elle commence par lui arracher les yeux, avant d'écouter mes explications. Je pense que si elle apprend que cet autre est. Elle arrachera aussi les miens dans la foulée.
Possessive, jalouse, tout ce que j'exècre. Je lui appartiens, je suis sa chose. Et pourtant. Je m'y accroche tant que je peux. Elle a réussi à me retourner le cerveau. Je n'ai aucune volonté. J'en arrive même à lui mentir. A faire l'effort de lui mentir. Pour éviter de la perdre.

Sauf qu'il est hors de question que je pose mes valises chez elle. Il ne faudrait pas qu'elle insiste. Je pense qu'elle se doute qu'un ultimatum est le meilleur moyen pour me faire fuir.