Évidemment, tu cherches à me remettre les pieds sur terre. Mais putain, je ne le fais pas pour toi, je le fais pour moi. Moi, moi, moi. Je ne suis pas qu'altruisme et abnégation. Faut pas déconner, non plus. Je pète un câble, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué. Comme régulièrement. Alors je vais gérer. Toi, contente-toi de faire tes valises. On se casse. Ton boulot, je m'en tape. De toute façon, tu ne l'aimes pas. Et puis, t'es en train de virer pantouflard. Regarde-toi, quand tu fais ton petit tour avant d'aller te coucher. Quand tu prends bien soin de fermer la porte à clef. C'est quoi ce cirque ? C'est bon, t'as trente-trois ans, pas soixante-dix. On se casse, je t'ai dit. J'ai pas de thunes, je m'en tape. Je ne pourrai pas payer le billet pour Montañita. Par contre, Ibiza, ça ira très bien.  J'espère que l'invitation de ton ex tient toujours, parce que tu peux la prévenir qu'on débarque. Quoi ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je croyais que t'étais le roi du dancefloor. Allez bouge, bordel. T'as pas le droit de me planter. Je suis paumée, là, tu comprends ? Je n'ai pas besoin de toi. Barre-toi. Fuis, je t'en prie. Je suis en vrac. Comme toujours. Putain, me lâche pas. Pas maintenant. Je te promets, je vais faire des efforts. Je vais me reconstruire. Je vais avancer. Mais ça va prendre du temps. Tu ferais mieux de partir, maintenant. Reste. Mais dégage, putain. Je ne veux plus de toi, tu m'entends. Prends-moi dans tes bras.

Vous avez dit "drama queen" ? Il fallait quand même que je vous offre un aperçu de ce que ça pouvait être, me supporter au quotidien. Quand plus rien ne tourne rond dans ma tête. Angoisses, délires, passages à l'acte. Chaton a eu droit au grand spectacle.
Durée total de la prestation : quarante-cinq minutes.
Coût : une boite de bonbons qui font sourire, une bouteille de vodka et la peau de mon avant-bras.
Clap, clap, clap.