Cette ambiance. Plongée dans le noir. Le silence de la nuit. Une clope entre les doigts. Les volutes de fumée qui me brouillent la vue. Mon casque vissé sur les oreilles. Dredg. Down to the cellar. Si t'as envie d'écouter avec moi. Un clavier et une page blanche. Aujourd'hui, ma clope est électronique. Ouais, je vieillis, t'as vu. Je deviens raisonnable. Faut dire aussi que j'ai repris le chant. Alors mon souffle, ma voix, j'y fais un peu gaffe.

Cette ambiance. Si particulière. Que je n'ai pas retrouvée depuis des mois et des mois. Me donne envie de te parler. Oui, toi, lecteur. Toi, que j'ai un peu délaissé. J'ai envie de te raconter ce qu'il se passe pour moi en ce moment. Pas grand chose finalement. Mes éternelles questions existentielles. Parce que faut dire ce qui est, si j'écris, c'est forcément que je ne sais pas trop ce que je vais faire de ma vie, dans les mois qui vont venir. J'ai l'impression d'y être enfin. A la charnière. La fin d'une époque. Un peu sur un coup de tête, je suis revenue poser mes valises dans ma Natale Capitale. Je ne sais pas combien de temps ça durera. Trois mois, un an, toute ma vie ? Cette version du blog est née avec mon départ dans le Grand Nord Hostile, c'est assez amusant quand on y pense.

Besoin de revenir à mes bases. Retrouver le piano rassurant de ma prof de chant. Celle qui me connaît depuis mon adolescence. Celle qui m'a aidée à accoucher de ma voix. Ce monstre que j'ai eu un mal fou à apprivoiser. Sur un autre coup de tête, je me suis inscrite à un cours de gribouillage. Ça fait bien dix ans que j'ai oublié jusqu'à la sensation-même d'avoir des tâches de peinture jusqu'aux coudes, le bout des doigts matifié par les pastels, les traces de fusain sur la main, l'encre qui s'incruste dans ta peau, jusqu'à retrouver tes mains d'écolier, le lendemain au réveil. J'ai remis les pieds dans l'asso qui a été le centre de ma vie sociale pendant des années. Et puis l'écriture. Ce blog. Elles sont là, mes bases.

En fait, pour tout te dire, en mai dernier, j'ai fait un énorme burn out. C'était pas beau à voir. Impossible d'écrire la moindre ligne de mon mémoire. J'ai tout lâché et j'ai pris du temps pour me reposer. Pour essayer, en tout cas. Et puis, il y a eu ce mec. On est parti en voyage ensemble trois jours après notre rencontre. C'est le troisième coup de tête de ce post. J'vais finir par avoir des bosses. C'était cool. Pour une fois, j'arrivais enfin à faire rimer intensité avec sérénité. Ça s'est terminé un mois plus tard. Pas de mon fait, pour une fois. Une rupture un peu sale. Un peu lâche. Je vais t'épargner les détails. T'façon, j'ai pas tellement eu le temps de me lamenter sur un quelconque chagrin d'amour. Parce que le mois qui a suivi a sans doute été le pire de l'année. Émotionnellement parlant. Ouais. J'ai cru que j'étais en cloque. Ça n'a l'air de rien comme ça. Mais l'idée de cultiver un bulbe d'être d'humain dans mon utérus est source d'une profonde angoisse chez moi. Qui plus est sans le savoir. Ouais, j'suis une grande phobique du déni de grossesse. Alors dès qu'il y a la moindre possibilité que ça arrive, c'est la panique. Bref, ça et. Tout le reste. J'ai un peu larguée ma vie là où je l'avais reprise.

Faut dire aussi que mes projets tombent un peu à l'eau. Et t'façon, je ne suis plus très sûre de l'orientation que je veux prendre. Alors, pour le moment. Je la remplis comme je peux. Je vais laisser tout ça se décanter. On verra bien ce qu'il en ressort. Pour le moment, tout est flou. Tout est sombre. Et poussiéreux. J'essaye de profiter de l'instant. De ne pas trop imaginer ce qu'il pourrait se passer.