Pourquoi, en plus de dix ans d'écriture numérique, je n'ai jamais fermé mon blog, ou ses ancêtres qui y ressemblaient ?

Il y a, ça et là, dans les déchets du web, quelques morceaux de moi qui remontent à mes premiers pas sur la toile. Mais appelons-le blog, puisque le concept porte ce nom. Concept qui a d'ailleurs bien évolué depuis la création de mon premier weblog. Si, si, c'était son p'tit nom originel. Et moi aussi, j'ai évolué. Ça me fait toujours quelque chose de repasser sur certains d'entre eux. Les premiers trucs que je peux relire sont datés du 25 décembre 2004. Il y a presque exactement 9 ans. T'imagines tout ce que j'ai pu vivre depuis ? Oui, parce que c'est ça, mon blog. Le témoin de mon existence. De mes mélodrames d'adolescente écorchée vive à mes péripéties d'adulte en construction. Cela dit, en 2004, ça n'en était pas encore un. De blog. A l'époque, j'étais sur une plateforme de diaristes. T'as fini de digresser ? On avait dit qu'on appellerait ça blog, et pis c'est tout. J'y parlais. De Noël, des repas de famille, de mon végétarisme. De Jiminy aussi. C'est amusant. Quand j'y repense. Au jour où j'ai publié ce post. Je l'ai relu, et relu encore. Retravaillé. Si bien que le style en est devenu un peu pompeux. Lourd, pour tout vous dire. Depuis, j'ai arrêté de me relire avant de publier. Ou alors juste pour corriger les fautes. D'ailleurs, je les corrige souvent après avoir publié. Et parfois même, j'en oublie. C'est pas grave, c'est pas le plus important. Il me semble que la plupart de mes articles sont suffisamment lisibles pour qu'on ne s'égratigne pas la cornée à chaque phrase. Au diable mon perfectionnisme.

Je viens justement de quitter un autre lieu d'épanchement, parce que je n'y étais pas moi. Mes articles étaient biaisés. Parce que j'y étais un peu en représentation. Parce que mon lectorat se manifestait régulièrement à travers les commentaires. C'est un peu la raison pour laquelle j'ai fermé les commentaires de cette version du blog. Les échanges par mail sont plus rares, moins spontanés, différents. Et parce que j'ai eu l'occasion de rencontrer certains de ces lecteurs. Ça change pas mal de choses, comme je le pressentais.

Même si, j'dois te dire que le virtuel numérique, j'en ai un peu ma claque. En ce qui concerne les relations. Et bien qu'à l'époque, j'étais trop frileuse pour me lancer, j'aurais apprécié boire un verre avec pas mal des blogueurs et blogueuses avec qui j'échangeais. Aujourd'hui, la grande majorité a déserté la blogosphère. Je suis presque nostalgique des liens que j'entretenais avec certain-e-s. Et j'aimerais beaucoup avoir de leurs nouvelles.

Et puis, j'en ai eu assez de faire attention à ce que je disais. Aux mots que je choisissais. Aux sujets que je postais. J'ai eu envie de revenir. Dans cet endroit, où la qualité de mes articles est très inégale. Et c'est très bien comme ça. Si tant est qu'on puisse parler de qualité. De qualité de contenu, parfois. De qualité de forme, un peu. J'avais envie de retrouver mon blog. Comme on retrouve un vieil ami d'enfance, qu'on a un peu perdu de vue. Parce que la vie nous a éloignés. J'avais envie de retrouver mon blog. Et de lui raconter ce qu'il en était pour moi, aujourd'hui. Sans chichis. Sans jolies tournures. Sans vernis à paillettes.

Je ne sais pas trop si vous êtes encore dans le coin. A une époque, la plateforme de stats à planté, et je m'en suis plus occupée depuis. Donc je sais pas, si y'a encore de la vie de l'autre côté de l'écran. Ça ne m'empêchera pas d'écrire, parce que ça n'a jamais été le nombre qui m'a motivée. Tu peux aussi me faire un petit youhou, si t'en as envie. Un youhou, c'est comme un coucou, en y mettant le ton. Un youhou, c'est un signe de vie.

Tout ça pour te dire que je suis de retour. Enfin, j'essaye. Je ne sais pas pour combien de temps. Que ce soit quotidiennement ou bi-annuellement, j'écrirai. Sur moi. Sur ma vie, mes envies, mes projets, mes doutes, mes craintes. Parce que définitivement, c'est un check-up dont je ne saurais me passer.