D'abord, un point sur les résolutions. Un, rester vivante. Deux, devenir maitre du monde. Trois, gagner ma vie avec l'astrologie. Et continuer à boire, fumer, être vulgaire. Ben oui, ça fait partie de la première résolution.

J'ai renoncé à comprendre le monde. Les gens, en fait. Donc, j'ai décidé que mon prisme serait l'astrologie. Occidentale, mais c'est juste parce que c'est celle que je connais le plus. C'est pas plus hypothétique que la psycho, après tout. Freud, il en a dit, des conneries. En tout cas, ça se vérifie au moins autant. Expérience à l'appui. Et puis, j'ai toujours été fascinée par ce qu'il se passait en dehors de la terre. L'astronomie, tout ça. J'ai même failli me diriger vers. Finalement, non. Ce qui m'intéresse vraiment n'a rien de scientifique. Les légendes et. Attention, c'est pas juste une histoire de croyances, ça se base sur des observations. J'veux dire, la carte du ciel, c'est pas une boule de cristal. Je ne parle pas des prédictions. Auxquelles je crois autant que les prévisions météo.

Mon jeu préféré. Bon, évidemment, faut être incollable sur les profils des signes zodiacaux. Donc de naissance, rien à voir avec les horoscopes. Et si on est pas capable d'interpréter, faut bien faire confiance à ceux qui l'ont déjà fait. Bon alors forcément, quand t'as passé des heures à consulter les différentes sources, t'as fini par te faire une opinion. Quand je serai grande, je serai astrologue. J'peux te dire que t'as besoin de pas grand chose, sinon d'un minimum d'intuition pour deviner le signe correspondant à la personnalité de l'autre. Pour peu que t'aies eu un minimum de temps pour les observer. Observation participante, évidemment. Les interactions sont aussi autant d'indices permettant de résoudre l'énigme. Il y en a pour qui c'est tellement une évidence que t'envisages même pas de te planter. Ma référente de stage, par exemple. Depuis les premiers jours, ça sautait aux yeux. Elle était lion. En passant en revue la totalité des autres, je n'arrivais à la caser nulle part ailleurs. Il a pourtant fallu attendre la fin du stage pour que j'obtienne des aveux, le plus discrètement possible. J'ai d'abord su qu'elle était d'août. Pour enfin avoir la confirmation. C'était moins une.

Ensuite, forcément, ça permet de relativiser. C'est pas de ma faute, c'est pas de la sienne. C'est ces putains de planètes. Bon c'est sûr qu'il y a aussi une partie majeure de sociologie qui permet de comprendre pourquoi on est comme on est. La psycho, z'êtes gentils, mais je suis un peu fâchée avec. Mais ça n'empêche. Et si ça m'évite de me prendre la tête, je prends.

Bon, j'ai bien conscience que c'est un peu bizarre, comme marotte. Surtout pour une cartésienne. On fait ce qu'on peut, hein. En tout cas, jusque-là ça se vérifie. Et tant que ça se vérifiera, j'aurai pas de raison de changer de prisme.
Tout ce que je sais, c'est que j'aurais pas pu faire mieux, comme article pour commencer l'année.