Eh merde. Je ne peux définitivement pas m'empêcher de faire des conneries. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez moi ?

Soupe au lait et cœur d'artichaut, le nouvel épisode en exclusivité.

On va aller à l'essentiel. Je me suis encore emballée comme un cheval mal débourré. Et ça ne pouvait pas être simple. Il a fallu que ce soit pour quelqu'un avec qui je n'aurais jamais envisagé quoique ce soit. Parce qu'en apparence, il est tout ce que je déteste. Une saloperie de libéral, qui a réussi dans la vie (comprendre : ex-DG d'un gros groupe), qui a un magnifique appart dans les beaux quartiers, une voiture hors de prix, un yacht et tout ce qui va avec. Bref, qui fait parfaitement illusion quant à sa vraie vie d'adulte, avec un vrai travail, tout ça. Sauf avec moi. Puisqu'il se prend désormais pour un futur champion de skate, de quinze piges. A qui j'ai réussi à faire chanter toute la discographie des Bérus. Et que même pas ça m'impressionne.

Le vrai problème, c'est que je l'ai rencontré chez les parents de Tarabas. Qui lui, s'est arrêté à. Je peux te déposer en voiture, si tu veux. Chez la despote, donc. C'est sur mon chemin. Tu parles d'un chemin. Résultat : J'ai terminé le week-end avec lui. Et même séché les cours pour les beaux yeux du fraîchement chômeur. Ce qui ne s'est donc pas arrêté à une histoire de coucherie sans intérêt. J'ai très envie de me foutre des baffes. Pour être honnête. Parce que je m'agace à me laisser emporter aussi vite.
Certes, il n'est pas aveugle. Il a bien vu que j'avais passé la soirée à provoquer John Lemon. Puisqu'il faut lui trouver un nom de code provisoire. Histoire de rendre ma phrase compréhensible. A lui lancer constamment des piques. A avoir toujours le dernier mot. Il me connait suffisamment pour comprendre.

Alors oui, je pourrais me dire que c'est une opportunité comme une autre. Qu'habituellement, je ne chipote pas autant. Sauf. Qu'il a une vie bien remplie. Et je ne sais pas quelle place je pourrais avoir là-dedans. Accueillir ses gamines un week-end sur deux, prendre l'avion pour rejoindre des amis ou pour des rendez-vous professionnels au bout du monde, préserver son image. Et qu'au final, je ne suis pas sûre de gagner au change. Parce que je ne tiens pas à perdre Tarabas. Qu'il n'a rien de mieux à me proposer. Et que je ne peux m'empêcher de bondir dans tous les sens, de passer mon temps à répondre à ses messages. D'avoir envie d'y retourner. Eh merde. C'est bien ce que je disais.