Si je n'arrive plus à écrire. A me raconter. Ce n'est ni parce que j'ai mieux à faire tellement je suis heureuse, ni parce que je suis au fond du trou. C'est juste parce. Je suis en stand-by. Alors vous expliquer comment je m'efforce de me mettre la tête à l'envers. Ça tient en une ligne. Parce qu'il n'y a plus que ça qui occupe ma vie. Fairy dust.
Comme toujours, quand j'ai peur d'échouer – ou de réussir, peu importe –, je ne fais rien. J'enfouis ma tête dans le sable, et j'attends.
En l'occurrence, j'attends. Que mon mémoire s'écrive tout seul, par exemple. Mais surtout, qu'il daigne me donner signe de vie. Pas mon mémoire. Lui, je l'ai à l'esprit jusque dans mon sommeil. Quand mes référents de formation s'invitent dans mes cauchemars les plus fous. Joie, bonheur, abnégation. Il. C'est de Chaton qu'il s'agit. Qui d'autre ? J'ai beau croire et faire croire que je suis blasée, que je ne veux plus espérer quoique ce soit de lui. Je me sens terriblement vide.

Alors. Quand je me retrouve en charmante compagnie. Comprendre : un individu agréable en tout points, du champagne, de la neige et des fraises. Un cocktail qui a toujours fait son petit effet.  Presque autant que des bières tièdes avec des punks, sur les quais de Seine. Mais ça, c'est une autre histoire. Et puis, ça fait bien quelques semaines qu'il rame. Je me dis que c'est le moment. Et comme l'autre lâche. Celui qui prend la poudre d'escampette dès qu'il sent le vent tourner. N'en a visiblement rien à faire de ma gueule. Il est temps d'arrêter d'avoir des scrupules à m'amuser un peu. Déjà que ça ne m'arrive pas souvent, autant que j'arrête pour de bon. Sauf que là. Il ne se passe rien. Emotionnellement, je parle. Je ne ressens rien. Ni enthousiasme, ni dégoût. Rien. Et ça ne me ressemble pas. En revanche, je donne le change. Genre, je réponds de temps en temps. Je souris. Je finis même par le laisser poser sa main sur ma cuisse. Je lui fais même comprendre que j'aurais très envie qu'on s'emboite joyeusement. Alors que rien du tout. J'en ai autant envie que de danser la Carioca avec un ours polaire en Asie du Sud-Est. Comprendre. Mouais. Bof. Pourquoi pas. Si tu y tiens. Ma chatte, je peux empêcher personne d'y entrer, alors je ne mets rien de précieux à l'intérieur. Je me demande ce que je fous là. Je n'ai pas envie d'être ici. Je n'ai pas non plus envie d'être ailleurs. Ou plutôt, je ne peux pas être ailleurs. Et puis. Je m'efforce de me verrouiller. De me blinder pour ne pas dérouiller. Parce que.

Et même si j'le savais pas
J'imagine tout, c'est encore pire
Tu pourrais tomber amoureux
Recommencer une vie à deux
Plus tu la désires et plus j'expire
Et ça me ronge, ça me pourrit
Ça me rend dingue, ça m'fous en l'air
Quand je sais qu'tu t'envoies en l'air
De l'air, de l'air...

J'suis jalouse
A en faire trembler les gens
Et même si c'est moi qui casse
J'm'en fous, j'veux pas qu'on me remplace
J'suis jalouse
A en faire trembler mes jambes
J'm'écraserais bien sur l'autoroute
Mais tu t'en fous, t'es déjà loin
Le pire, c'est d'être déjà trop loin...